Photographiée par Karl Lagerfeld pour le magazine Numéro - édition Hommes, Adèle Exarchopoulos se révèle nue. Elle a dévoilé les parties les plus intimes de son corps dans La Vie d'Adèle, mais devant l'objectif du grand Karl, elle continue d'affirmer sa liberté, en beauté. Spontanée, l'actrice qui vient d'obtenir le César du meilleur espoir aborde sans fard tous les sujets. Elle revient sur les polémiques qui ont touché la Palme d'or 2013 et, avec le recul, se révèle particulièrement intransigeante sur la question.
Abdellatif Kechiche, réalisateur acclamé de L'Esquive, La Graine et le Mulet, Vénus noire et La Vie d'Adèle, a dû mal digérer le fait que son oeuvre n'ait obtenu qu'un seul César. De quoi le conforter dans son idée qu'il y a bien un complot contre lui. Il a tout d'abord été attaqué, le dernier jour du Festival de Cannes, par certains techniciens, puis les détails sur les conditions de tournage des deux actrices ont fait les gros titres. Le film a été "sali" avait déclaré à Télérama Kechiche, qui visait précisément Léa Seydoux, "née dans le coton" selon lui. La comédienne a d'ailleurs affirmé qu'elle ne tournerait plus jamais avec lui.
Six mois plus tard, que pense Adèle de tout cela ? Dans Numéro, elle déclare : "La polémique est partie en vrille sur rien, sur une plaisanterie ! On était avec Léa au festival de Telluride, interviewées par une lesbienne adorable qui aimait le film ; on s'est remémoré les moments un peu durs, genre 'et tu te souviens quand il a fait ci, et dit ça, et quand il m'a tordu la main', en riant. Il y avait déjà eu l'embrouille entre Abdel et les techniciens du film ; ça a mis le feu. S'il n'était pas arabe, ça n'aurait pas existé. J'ai entendu des réflexions tellement racistes, 'ça vous fait quoi qu'un Maghrébin filme deux Blanches en train de se rouler des pelles ?'"
L'entretien est également l'occasion de clarifier les choses sur la récupération de La Vie d'Adèle par les militants favorables au mariage gay - qu'elle précise toutefois soutenir complètement : "On nous a transformées en porte-parole de l'homosexualité, mais Abdel n'a jamais voulu faire un film militant ! C'était l'histoire d'Adèle et d'Emma qui s'aiment, point barre. Le film va plus loin que la question homo, c'est un hymne à la tolérance, à l'amour. D'ailleurs, je ne suis même pas sûre qu'Adèle aime les femmes, sa prochaine histoire, ça sera sûrement avec un mec !"
Son amour à elle, Adèle Exarchopoulos, c'est son partenaire Jérémie Laheurte, qu'elle a rencontré sur le tournage et dont elle dit : "Le seul regard qui peut me rendre pudique, c'est celui de mon amoureux."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Numéro - Hommes, hors-série printemps-été 2014