Dès aujourd'hui à l'affiche de Lucy, le dernier long métrage explosif de Luc Besson, Scarlett Johansson se place, à 29 ans, comme une actrice caméléon loin des clichés auxquels l'expose un physique comme le sien. Tour à tour femme fragile, nerveuse, meneuse, intransigeante ou fatale, ScarJo peut se targuer d'incarner une forme de glamour qui lui va à ravir tout en servant à l'écran des personnages féminins d'envergure. Lucy, le tout dernier, est peut-être celui qui illustre le mieux ce propos.
Dès le début de sa carrière, lorsqu'elle campe une adolescente de 13 ans amputée d'une jambe après un accident de cheval dans L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, les observateurs voient en cette jeune actrice en devenir le potentiel d'une comédienne protéiforme, à la fois sensible et courageuse. Propulsée par ce rôle qui lui collera à la peau, Scarlett Johansson finit par s'en défaire dans Lost in Translation, de Sofia Coppola, où elle incarne une femme délaissée par son mari, photographe de stars, qui, désoeuvrée, se questionne sur son mariage.
Que ce soit sa candeur et sa fragilité emplie de sensualité dans La Jeune Fille à la perle, ou bien en jeune fille sans avenir pour le film indépendant Love Song, les performances de Scarlett Johansson sont remarquées et acclamées. La jeune femme, qui devait même alors participer à Mission Impossible 3 mais a dû décliner pour cause de timing, enchaîne nominations et récompenses.
En 2005, elle s'offre le premier rôle féminin dans un film d'action signé Michael Bay, l'impressionnant The Island. Loin des films de moeurs et autres drames poignants, Scarlett Johansson explore de nouveaux genres et s'avoue convaincue par ce registre, qu'elle exploitera plus tard dans d'autres costumes de femmes à poigne, dont la mystérieuse Black Widow dans la franchise Avengers (et Captain America), et enfin dans Lucy, où elle joue une jeune étudiante se retrouvant avec des pouvoirs grandissants. Des réalisateurs, souvent les enclins à mettre en avant des portraits de femmes fortes, lui font confiance : Woody Allen (Match, Scoop), Brian de Palma (Le Dahlia Noir) ou encore Cameron Crowe (Nouveau Départ). Récemment, elle a envoûté la critique avec l'audacieux et expérimental Under the Skin, loin des blockbusters sublimant sa plastique de rêve.
En février dernier, Scarlett Johansson recevait même un César d'honneur. Un prix qui en avait surpris plus d'un, d'autant que la talentueuse comédienne n'avait pas accumulé tant de prix même si ses faux-pas ont été rares. Mais les prix peuvent aussi être considérés comme anecdotiques. La réalité d'un jeu d'acteur est à l'écran, ce que la délicieuse Scarlett Johansson a semble-t-il bien compris...