Ségolène Royal impose-t-elle un dress code à ses collaborateurs et, plus particulièrement, à ses collaboratrices, à qui il serait interdit d'afficher un décolleté dans les couloirs de son ministère de l'Ecologie ? C'est ce qu'affirme notre confrère du Point Emmanuel Berretta dans un article publié sur le site web du magazine. Tollé sur la Toile et réponse immédiate de l'intéressée, qui dément via Twitter. Mais hier soir, une courte séquence diffusée dans Le Grand Journal sème le trouble.
Dans son article intitulé Ségolène Royal fait régner sa loi au ministère de l'Ecologie, Emmanuel Berretta du Point décrit par le menu les quelques règles, parfois surprenantes, auxquelles tous les collaborateurs de la ministre doivent se plier. Parmi elles, l'interdiction d'emprunter le couloir adjacent à son salon lorsqu'elle y déjeune afin d'éviter les nuisances sonores, ou celle de fumer dans le jardin en sa présence. Selon notre confrère, Ségolène Royal ne se déplace dans l'hôtel de Roquelaure que précédée d'un huissier "qui l'annonce, de sorte que le personnel doit se lever sur son passage". Mais le plus surprenant, c'est qu'il est "exigé du personnel féminin une tenue décente avec 'interdiction des décolletés'".
Ridicule ?
Ségolène Royal a démenti presque immédiatement sur Twitter : "Je démens bien sûr la rumeur ridicule concernant l'interdiction de décolletés dans le ministère !" Et d'ajouter : "La seule instruction donnée concerne la plus grande rigueur dans l'utilisation des fonds publics, ce que les Français attendent de nous." Invité sur le plateau du Grand Journal hier soir, Emmanuel Berretta maintient l'intégralité des informations de son papier. Aurélien Ezvan, journaliste de Canal+, a mené sa petite enquête en interrogeant les femmes sortant de l'hôtel de Roquelaure. Il n'obtient que des réponses allant dans le sens de la ministre, mais aussi quelques silences gênés. Il y est retourné en caméra cachée pour se voir confirmer qu'il est bel et bien interdit de porter des décolletés. Scandale ?
Présent sur le plateau, Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, semble tendu et refuse de commenter. D'autres ministres ont été appelés à réagir depuis, comme Marisol Touraine (Affaires sociales et Santé), sur Europe 1 : "L'été, des décolletés légers ne me posent aucun problème. Il me semble que toutes les femmes et tous les hommes qui travaillent au ministère des Affaires sociales et de la Santé ont le sens de la mission qui est la leur et, spontanément, adoptent des tenues décentes." En revanche, Najat Vallaud-Belkacem a estimé sur BFM TV qu'il était "étrange de régir cela par une règle générale et absolue".