On n'oubliera pas les larmes de Ségolène Royal sortant dimanche soir de son QG de campagne après avoir pris connaissance des résultats de la primaire socialiste. La présidente du Poitou-Charentes est arrivée quatrième avec moins de 7% des voix derrière François Hollande (39,17%), Martine Aubry (30,42%) et la surprise Arnaud Montebourg (16,64%). Tandis que ce dernier est comme "un chat devant une écuelle de lait" et fait durer le suspense quant au candidat qu'il soutiendra au deuxième tour, Ségolène Royal va droit à l'essentiel et confirme soutenir François Hollande, son ancien compagnon.
"J'apporte mon soutien à François Hollande pour trois raisons : il est arrivé en tête du premier tour et il est légitime d'amplifier cette avance, les solutions neuves que je défends seront prises en compte dans le programme du candidat : réforme bancaire, lutte contre les licenciements, moralisation de la vie politique avec le non-cumul des mandats et mutation écologique de l'économie", a-t-elle affirmé, dans une déclaration lue à l'AFP. "J'ai décidé de prendre mes responsabilités pour aider le plus efficacement possible à la victoire de la gauche."
Ségolène Royal et François Hollande se sont séparés il y a plusieurs années. L'annonce est faite officiellement en juin 2007 dans un livre - Les Coulisses d'une défaite (aux éditions de l'Archipel) - signé de deux journalistes politiques de l'AFP, Christine Courcol et Thierry Masure. Le couple s'était rencontré sur les bancs de l'ENA. Quatre enfants naîtront de cette union : Thomas (1984), Clémence (1986), Julien (1987) et Flora (1992). Depuis, François Hollande a succombé au charme de la journaliste politique Valérie Trieweiler, qui a parfois manqué de réserve ces dernières semaines.
Après l'annonce de Ségolène Royal, François Hollande a réagi quasi-immédiatement à l'AFP : "Ségolène Royal a annoncé qu'elle soutenait ma candidature pour le second tour des primaires citoyennes. Je salue l'élégance et la responsabilité de celle qui fut notre candidate en 2007 et qui sait combien le rassemblement est indispensable pour donner de la force dans la bataille électorale." Valérie Trieweiler n'a pas manqué de donner son avis sur Twitter : "Hommage à Ségolène Royal pour son ralliement sincère, désintéressé et sans ambiguïté."
Manuel Valls, 5,7% au premier tour, a lui aussi appelé à voter Hollande. Restent les presque 17% d'Arnaud Montebourg et le 0,66% de Michel Baylet, qu'ils offriront à Martine Aubry ou François Hollande... mais avouez que dans leur cas, la petite histoire dans la grande est moins passionnelle et passionnante que celle des anciens époux Hollande-Royal, qui nous aurons servi une campagne exemplaire.