Octobre 2010 : François Hollande désigne Valérie Trierweiler comme la femme de sa vie. C'est dans Gala. La journaliste politique de Direct 8 et grand reporter de Paris Match voit sa notoriété faire un bond. Elle doit désormais composer avec son métier, le soupçon, un candidat favori des primaires et chouchou des médias qui est aussi son compagnon...
Twitterweiler
Valérie Trierweiler a pris la décision d'arrêter 2012 portraits de campagne, son émission sur direct 8. C'est dans un simple message posté sur son compte Twitter, où elle est très active (Emmanuel Berretta du Point la surnomme Valérie Twitterweiler), qu'elle partage cette résolution. Elle sera cependant de retour à l'antenne, promet Guy Lagache, directeur des programmes et de l'information de la chaîne : "Valérie Trierweiler est une excellente journaliste. C'est un des piliers de la chaîne. Elle a décidé, en accord avec la direction de la chaîne, de mettre entre parenthèses le journalisme politique en raison du contexte des primaires [À trois jours du scrutin, il était temps, ndlr]. Mais Valérie continuera sur Direct 8 le journalisme dans un autre genre que politique."
Elle avait beau s'indigner l'année dernière dans le Journal du Dimanche - "Pourquoi les femmes du métier devraient-elles à chaque fois payer le prix fort ?" -, être la compagne d'un candidat n'est pas facile, surtout lorsque l'on tweete ardemment comme elle le fait. Qu'elle reprenne assez sèchement Serge Raffy, du Nouvel Observateur, auteur du livre François Hollande, itinéraire secret, pour des faits qu'elle réfute, c'est une chose ; qu'elle s'en prenne à Marc-Olivier Fogiel, critiquant ouvertement l'interview qu'il est en train de mener de François Hollande, en est très certainement une autre. Et que dire de ce tweet laissé après les sénatoriales, où Valérie Trierweiler félicite la victoire de Frédérique Espagnac, candidate socialiste, accessoirement ancienne attachée de presse de François Hollande ? Féliciter une candidate comme on féliciterait une bonne copine paraît bien maladroit.
Un parcours 100% politique
À l'instar d'Anne Sinclair, Béatrice Schönberg (épouse de Jean-Louis Borloo) ou encore Audrey Pulvar (quoique pour la compagne d'Arnaud Montebourg, la moindre de ses interventions dans On n'est pas couché est soumise à une analyse sémantique drastique), Valérie Trierweiler va donc mettre son talent d'observatrice politique en veilleuse et tâcher d'exercer autrement son métier. Valérie Trierweiler a pourtant toujours écrit sur la politique. L'AFP revient brièvement sur son parcours : son DESS en sciences politiques obtenu à la Sorbonne en poche, Trierweiler entre au magazine Profession politique puis rejoint ensuite Paris Match où elle suit le Parti socialiste. C'est elle qui signe sous son nom de jeune fille le fameux reportage suivant Ségolène Royal à la maternité de l'hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé, pour la naissance de sa fille Flora (dont le père est Hollande), au début de l'été 1992. Reportage d'une sacrée modernité au regard de l'importance prise par la peoplitique aujourd'hui.
Dans les couloirs de Paris Match, Valérie Trierweiler rencontre son second mari, Denis Trierweiler (dont elle a conservé le nom), avec qui elle aura trois garçons. En 2005, Philippe Labro devient un pivot dans sa carrière : il l'engage sur Direct 8 comme journaliste politique. Elle anime Le Grand huit, Politiquement parlant et bien sûr 2012 portraits de campagne. Sur Twitter, elle écrit qu'elle "doit beaucoup" à Labro.
Pour la petite histoire, Valérie Trierweiler connaît... Carla Bruni ! Souvenez-vous en mai 2008, nous vous informions que les deux femmes, qui déjeunaient dans le même restaurant (le Violon d'Ingres dans le VII eme arrondissement de Paris) à deux tables différentes, avaient été présentées par un ami commun. Si Valérie devenait première dame à la place de Carla, cette dernière pourrait lui donner des conseils amicaux.
Élégante, intelligente, réglo
Dans le portrait que lui consacrait mercredi l'AFP, des journalistes qui l'ont côtoyée et des politiques soulignent l'"élégance" de Valérie Trierweiler, sa "beauté", son "allure toujours impeccable". On reconnaît en elle une femme "très punchy", "intelligente", "réglo", "une fille forte qui sait résister aux coups" même si certaines de ses consoeurs la décrivent volontiers comme "un peu trop sûre de son charme", "froide", volontiers "arriviste". Son rédacteur en chef, Mikaël Guedj, qui a travaillé quatre saisons avec elle sur Direct 8, décrit pourtant "quelqu'un qui sait rire et peut être très chaleureuse".
Pour Serge Raffy toujours, Valérie Trierweiler n'est déjà plus une journaliste : vivant avec François Hollande, "elle devient une femme politique", a-t-il analysé dans France-Soir, mettant un point final au débat sur l'indépendance de l'un et de l'autre dans un couple composé d'un journaliste et d'une personnalité politique. Mais tout le monde n'est pas de cet avis, Trierweiler en premier : "Je suis toujours une journaliste", répond-elle.
Si François Hollande est élu en 2012, la question ne se posera plus...
N.N.