"Je me sens bien dans mon costume de revenant" : "revenant", le terme choisi par Sinclair est judicieux. Frappé de léthargie depuis la parution, en 2006, de l'album Morphologique, son site internet officiel, qui n'était depuis sorti de sa torpeur qu'au gré de ses contributions au cinéma en matière de bandes originales, s'est ranimé en décembre 2010 pour signaler un come-back discographique presque inespéré.
"Des news à l'improviste... Encore quelques finitions et le tour sera joué. J'ai bientôt fini. Après quelques années à tergiverser, l'heure du nouvel album a sonné. je ne dis rien de plus, mais je me sens bien dans mon costume de revenant.. à bientôt. Love", écrivait alors Sinclair, neuf mois après la dernière alerte dans l'onglet "news", dans laquelle il évoquait "beaucoup d'essais en tous genre, et de recherche à vrai dire (...) Je retourne en studio pour avancer sur des chansons..ouais, l'envie de chanter me gratte depuis un certain temps...". Or, à le voir se trémousser euphoriquement dans son nouveau clip ultra-groovy pour Ça tourne dans ma tête, que nous vous dévoilons en exclusivité avec les sites PureCharts et Puremédias, ça le démangeait effectivement. Une heureuse maladie...
Neuf mois de gestation qui ont engendré les titres d'un album aux accents électro annoncé pour le 23 mai prochain, dans le sillage de Ça tourne dans ma tête, premier extrait dévoilé le mois dernier. Une naissance un peu dans la douleur, donc, et un bébé pourtant bien portant à en juger d'après ce single qui réunit des ingrédients reconnaissables de ce docteur ès groove qu'est Sinclair : un beat pulsatile, une basse élémentaire et accrocheuse, des chorus festifs, un esprit funky, des paroles qui cultivent ce côté supernova permanente de l'artiste, et toute la panoplie des vibes sinclairesques. Ainsi que quelques bricolages électro-disco, prémices de la coloration annoncée de l'album, auxquels répondent des bidouillages visuels du meilleur effet dans le clip, réalisation fougueuse qui détourne la danse en un ballet de violence positive. Un exutoire festif qui rappelle la dimension fédératrice et hédoniste des morceaux mainstream de l'ancien juré de Nouvelle Star aux multiples talents.
Revenant certes, mais intact et bien vivant, le Sinclair. Car, après une première décade musicale (1992-2002) frénétique et prolixe, tant en albums généreux en ambiances (Que justice soit faite !, Au mépris du danger, La Bonne Attitude, Supernova Superstar) qu'en explorations capillaires, ponctuée par le Live 2002, la suivante, à l'exception de l'album Morphologique, s'est largement laissé tenter par le 7e art : après 2002 et la pièce fondatrice, sa partition d'anthologie pour Mon Idole de Guillaume Canet, les bandes originales s'enchaîneront - Ma vie en l'air, Le premier jour du reste de ta vie (nommée aux César), Le Siffleur, et, dernièrement, à nouveau au service de Rémi Bezançon pour Un heureux événement, à découvrir en 2011.
En 2011, l'interprète des tubes Si c'est bon comme ça et Ensemble synchronisera l'image et le son, signant avec sa compagne Amanda Sthers une comédie musicale programmée pour la Toussaint.