C'était le héros de tout un peuple, un super-héros même, de l'avis du président de la Fédération nationale, et le chagrin du Nigeria est à la hauteur de l'affection et de l'estime dont jouissait l'ancien footballeur Stephen Keshi, dont on vient d'apprendre la mort, survenue dans la nuit de mardi à mercredi, à 54 ans seulement.
Big Boss, comme il était surnommé affectueusement et respectueusement, n'est plus. Défenseur passé par le championnat de France sous les couleurs du RC Strasbourg au début des années 1990 après avoir été sacré champion de Belgique avec Lokeren, Stephen Keshi était depuis novembre 2011 le sélectionneur national du Nigeria, dont il avait en tant que joueur porté le maillot à 64 reprises, disputant notamment la Coupe du monde 1994 et remportant la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) la même année. Dix-neuf ans plus tard, l'ancien capitaine devenu coach menait les Super Eagles jusqu'à la victoire lors de la CAN 2013, entrant un peu plus dans l'histoire du football africain. En 2014, celui qui a également laissé de bons souvenirs comme entraîneur du Togo et du Mali avait conduit le Nigeria en huitième de finale du Mondial, un parcours stoppé par la France.
"Keshi était un super-héros, sa mort est une immense perte pour le Nigeria en tant que nation, pas seulement pour le football nigérian", a réagi Amaju Pinnick, président de la Fédération nationale, à l'annonce de la mort de Stephen Keshi. Gage de l'estime qu'il avait méritée et de l'impact qu'il a eu dans le monde de football, nombre d'institutions du milieu ont exprimé leur chagrin : la FIFA, les instances footballistiques du Ghana, de l'Ouganda, de la Zambie (l'ex-international zambien Kalusha Bwalya, aujourd'hui à la tête de la Fédération de Zambie de football, pleure "un frère" et "une légende") ou encore le club de Chelsea, évoquant ses Super Eagles John Obi Mikel (encore au club) et Victor Moses (qui joue désormais à West Ham), se sont notamment manifestés.
La disparition brutale de Stephen Keshi laisse orphelines de nombreuses stars du foot nigérian et de sa sélection nationale, dont certaines, qui lui doivent beaucoup dans leur carrière, ont partagé leur détresse sur les réseaux sociaux : Brown Ideye (Olympiakos) déplore "l'un des jours les plus tristes de [sa] vie", Bright Dike (qui joue en MLS) se souvient d'un ami qui lui a permis "de réaliser [ses] rêves", Ogenyi Onazi (Lazio de Rome) n'arrive pas à y croire ("repose en paix, MA légende", a-t-il écrit)...