Sylvain Tesson, visage paralysé : 'Je grimpais au moindre coup dans le nez'

Samedi 7 février, l'écrivain Sylvain Tesson réalisait une de ses premières apparitions télé depuis son accident lors duquel il a frôlé la mort en août dernier, victime d'une chute de 10 mètres alors qu'il escaladait la façade de la maison d'un ami à Chamonix. Un choc, survenu après une fête qui célébrait la remise du manuscrit de Berezina (Editions Guérin), qui l'a plongé dans le coma. C'est le visage à moitié paralysé qu'il est revenu sur son accident sur le plateau d'On n'est pas couché sur France 2.

"Je continuerai d'escalader des montagnes"

Les yeux cachés derrière des lunettes de soleil et s'exprimant sans trop de difficulté malgré un visage à moitié figé, le romancier a tout de suite mis les choses au clair concernant sa chute : "On met toujours tout sur le dos de l'alcool, j'ai commis une maladresse (...) Je me suis cassé la gueule d'une gouttière, ce n'était pas glorieux et ça m'a causé des problèmes d'ordre physiques. Je suis en train de me remettre."

Souhaitant amoindrir ce qui lui est arrivé, Sylvain Tesson n'a pas manqué d'humour quant au fait d'avoir échappé à la mort : "Je suis resté une dizaine de jours dans le coma, je me suis réveillé et j'ai repris mes esprit. Enfin je n'ai pas récupéré grand-chose car le niveau était tout de même suffisamment bas pour être vite récupérable. Et puis j'ai fait un peu de rééducation physique." Une blague qui a fait réagir Laurent Ruquier et Aymeric Caron qui n'ont pas hésité à lui dire à quel point ils avaient été inquiets pour lui.

Soulignant avoir été très bien soigné et saluant le système de santé français, Sylvain Tesson a précisé qu'il continuerait d'escalader à l'avenir. Eh oui, il en faut plus pour arrêter un aventurier qui a, entre autre, déjà escaladé la Tour Eiffel et à Notre-Dame de Paris. "J'escaladerai des montagnes, je ferai encore de l'alpinisme, là c'était une grimpette un peu idiote, c'était un peu adolescent . Alors je ferai maintenant de l'escalade mais dans des dispositions plus classiques", lâche-t-il.

"Je grimpais dès que j'avais un coup dans le nez"

Conscient de la chance qu'il a d'être encore en vie, Sylvain Tesson a visiblement réalisé qu'il devait changer. "L'escalade est une sorte de démon qui naissait en moi (...) Je grimpais dès que j'avais un coup dans le nez (...) Il m'est arrivé une catastrophe, il faut qu'il y ait une métamorphose sinon cela ne sert à rien", a-t-il ajouté avec recul. "Heureusement, un accident comme ça change quelque chose. C'est d'ailleurs la seule vertu de la souffrance qui n'en a aucune : C'est qu'il faut faire une métamorphose en soi (...) Je vais donc probablement arrêter de me livrer à ses petits défis qui avaient un côté un peu adolescent. C'est vrai qu'à 15 ans c'est marrant de monter sur le toit des voitures mais c'est vrai que j'en avais 42. J'avais donc un léger problème de maturité." Puis il conclu d'une phrase lourde : "J'ai pris quelques années en 10 mètres." Hier soir, Sylvain Tesson a don c réalisé une sorte d'auto-analyse sans pitié qui mettra, peut-être, un point final à ses mises en danger volontaires.