Voilà deux ans et demi que Laurent Bignolas a récupéré les rênes de Télématin (France 2), remplaçant ainsi William Leymergie après trente-deux ans de bons et loyaux services. Son arrivée n'a malheureusement pas été vue d'un très bon oeil, mais c'est surtout depuis septembre 2019 que la mauvaise ambiance s'est fait sentir en coulisses. En effet, Laurent Bignolas a régulièrement été pointé du doigt par ses collègues, qui, sous couvert d'anonymat, n'ont pas hésité à l'accuser de harcèlement moral. Résultat, ce sont onze chroniqueurs de Télématin qui ont décidé de claquer la porte. En plus de l'attitude du présentateur, les conditions de travail, la baisse de salaire ainsi que les méthodes de la direction seraient en cause.
Nos confrères du Parisien ont souhaité prendre la température sur place en ce début d'année. "Lundi, la douleur est imperceptible dans les couloirs : en apparence, tout va mieux ", rapporte le journal. Mais c'est plus particulièrement l'avis de Laurent Bignolas qu'il était important de recueillir. À 58 ans, le journaliste a décidé de briser le silence sur les rumeurs qui l'accablent. "Il y a eu un choc quand je suis arrivé. (...) Je ne changerai pas. J'essaie de faire vivre une équipe et de la mettre en valeur. Et j'aime accompagner les gens au réveil."
En outre, Laurent Bignolas se dit immunisé par les critiques et garde sa dignité. "Ma réponse, c'est l'antenne. Cela me touche parce que ça blesse une équipe que je protège." Toutefois, il reconnaît une "campagne de dénigrement" et "une volonté" de le "déstabiliser" de la part de certains. Une certaine "brutalité" qui ne l'a pas laissé insensible, d'autant plus que ses filles en ont pâti. "Ça dure depuis mon arrivée. Ce n'est pas évident de travailler en souriant quand on se prend ça dans la gueule. Mes filles me disent : 'Mais papa, c'est quoi tout ce qu'on raconte ?' Mon boucher me lance : T'en prends encore plein la tronche, mon Lolo ! Ou les gens au supermarché : Ne lâchez pas. Il y a beaucoup de soutien."
Malgré tout, Laurent Bignolas ne compte pas céder sa place de sitôt et ses efforts auront fini par payer car, il l'assure, les choses se sont apaisées. "J'ai pris la place qu'on me laissait. Pendant un an et demi, j'ai été sans arrêt sur la défensive, à chercher qui me mettait des coups de couteau dans le dos. On ne peut pas travailler sans la confiance. Je n'avais pas d'alliés, pas d'amis parmi 40 personnes. C'est dur. Petit à petit, j'ai été plus proche des uns et des autres, qui se sont un peu plus ouverts. Là, je me ressemble davantage à l'antenne, je me sens plus souriant."