Mardi 24 janvier, le cinéaste grec, lauréat de la Palme d'or en 1998 pour L'Eternité et un jour, Theo Angelopoulos, succombait à ses blessures provoquées par un accident de la route. En traversant le périphérique près d'Athènes, il avait été fauché par un motard. Il était âgé de 76 ans. Ses obsèques devraient se dérouler vendredi 27 janvier dans l'après-midi. La chaîne Arte diffusera L'Eternité et un jour le lundi 30 janvier 2012 à 22h55.
La Grèce perd une de ses plus grandes figures du Septième Art, qui fut critique, avait étudié en France et s'imposait comme l'un des noms de la "nouvelle vague" du cinéma grec des années 1970 et 1980. Au-delà du chagrin que provoque sa disparition, des controverses sont nées sur les circonstances de sa mort.
Le temps que les ambulances ont mis pour arriver sur les lieux du drame a entraîné l'annonce de l'ouverture d'une enquête interne par les services d'urgence de la capitale. Un représentant syndical des ambulanciers, Ioannis Houssos a mis en cause le manque de personnel et d'entretien du parc ambulancier, rapporte l'AFP. Divers incidents ont rallongé le temps de transport du cinéaste blessé vers un hôpital.
L'accident s'est produit alors que Theo Angelopoulos tournait un film désormais inachevé, L'Autre mer, sur la crise qui a touché son pays et l'Europe. L'AFP explique, selon les premiers éléments de l'enquête, que "la police avait à la demande de l'équipe de tournage coupé la circulation sur une des deux chaussées de la voie où travaillait le cinéaste, mais ce dernier était passé du côté non-protégé au moment où a eu lieu l'accident, sans qu'une vitesse excessive de la moto ne soit dans l'immédiat mise en cause". De quoi rester prudent sur les causes de la mort de l'artiste. Cet accident s'inscrit dans un pays où les dangers de la route sont très élevés en raison d'un mauvais respect du code de la route, par les piétons comme les conducteurs, doublés d'un mauvais réseau routier.
La mort de Theo Angelopoulos met donc en lumière des manquements et problèmes concernant les infrastructures routières. Les responsables du gouvernement ont néanmoins, dans un premier temps, rendu hommage à l'artiste. Le Premier ministre Lucas Papademos a exprimé "sa profonde tristesse" pour la mort du réalisateur "qui a témoigné du drame de la Grèce de l'après guerre civile, et a contribué à une compréhension plus profonde de l'histoire contemporaine. [...] Le pays perd un de ses grands créateurs, à un moment difficile". Le ministre de la Culture, Pavlos Geroulanos, a lui salué l'oeuvre d'un "des plus importants créateurs du 7e art et ambassadeur de la culture grecque".