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"Comment affronter en couple un intrus nommé Parkinson ?", c'est ainsi qu'est présenté le livre Amour malade (éd. Plon), écrit à quatre mains par Catherine Laborde et son ancien mari et dernier compagnon Thomas Stern. Un ouvrage publié en octobre 2021, qui témoigne de la volonté du couple de renouer avec le dialogue amoureux, et ce en dépit de la maladie. Cette maladie qui a finalement emmené Catherine Laborde, ce mardi 28 janvier. L'animatrice – qui a présenté la météo de 1988 à 2017 sur TF1 - est décédée à l'âge de 73 ans a rapporté sa famille à l'AFP. Depuis plusieurs années, l'ancienne journaliste se battait courageusement contre la maladie à corps de Lewy, un mélange de Parkinson et d’Alzheimer. Si sa soeur Françoise Laborde, avec laquelle elle entretenait des relations en dents de scie, s'est déjà exprimée, les deux hommes de sa vie, Thomas Stern, mais aussi le discret Jimmy, père de ses deux filles Gabrièle (1987) et Pia (1990), sont restés murés dans le silence. Mais en relisant Amour malade, suite à cette triste disparition, on ne peut qu'imaginer la peine dans laquelle se trouve aujourd'hui Thomas Stern, lui qui était passé du statut d'amant à celui d'aidant pour les dernières années de la vie de Catherine Laborde.
"Ta maladie ferait de toi une autre ? Une créature supplémentaire qui viendrait s’immiscer entre nous et vivre d’une existence propre ? Nous n’en sommes pas encore là [...], écrivait Thomas Stern. Là où le soignant voit dans le malade l’incarnation en chair et en os d’une maladie qu’il sait identifier, l’aidant, lui, voit un individu unique qui ne ressemble qu’à lui‐même. Et cet individu, il veut continuer à le voir malgré la maladie et les déformations qu’elle impose." Évoquant la possible fin de vie de celle qu'il a tant aimée, il partageait sa douleur : "Je ne veux pas que tu t’en ailles. Je ne veux pas te perdre, je ne veux pas que tu te perdes. Je ne peux pas vivre sans toi. Comment pourrais‐je vivre avec toi si, pour toi, tu n’es plus toi ?" Dans ces pages, Thomas Stern faisait également savoir sa douleur, lorsque Catherine Laborde quelques lignes plus haut mentionnait sa colère. "Et moi, je ne souffre pas ? Mes angoisses, mon désarroi, ma déroute, ça compte pour du beurre ? Ah oui, j’oubliais, je suis l’aidant et toi l’aidée. Je suis là pour te soutenir avec une patience inébranlable, en affichant vingt‐quatre heures sur vingt‐quatre le sourire bienveillant qu’arbore dans ses bons jours le personnel hospitalier. Je ne suis pas là pour me faire plaindre, mais uniquement pour encaisser les chocs et rassurer alentour sur ton état", peut-on lire. Des phrases dures qui font écho à la souffrance silencieuse dans laquelle grand nombre d'aidants s'enferment.
Avec Amour malade, Catherine Laborde et son dernier compagnon avaient décidé de se souvenir de leur amour, pour lequel ils entendaient bien se battre. Un amour singulier. "Nous étions alors un couple enflammé par la furie sexuelle mais non encore formé, comme ces bouillons de lave surgis de l’Océan qui ne sont pas encore des îles, partageait ainsi l'homme. Nous formions un couple tangeant et tanguant, a swinging couple, et notre liberté était celle d’un attracteur chaotique à deux entrées." Ils voulaient alors se battre pour retrouver cette liberté qui les représentait tant. "Il me semble que si nous parvenions, toi la malade et moi l’aidant, à nous distribuer quelques degrés de liberté, en sortant de nos rôles, pour retrouver l’égalité que procurent les mots qui s’échangent, nous ferions quelque chose d’inattendu, de rare, et peut‐être d’un peu plus grand que nos vies", écrivait l'homme qui a fait battre le coeur de Catherine Laborde, avec des hauts et des bas, jusqu'à ce qu'il ne s'arrête ce mardi 28 janvier 2025.