C'est un fait avéré : depuis son retour sur les fairways en avril 2010 après plusieurs mois en retrait suite au scandale de ses infidélités, Tiger Woods n'est plus que l'ombre de lui-même, l'ombre du numéro un mondial prodigieux qu'il fut et qu'il n'est plus officiellement depuis octobre 2010.
La dernière fois que l'homme derrière le golfeur avait été brisé, en 2006 avec la mort de son père, il avait réussi à surmonter le deuil et le chagrin pour rester maître de la petite balle blanche. Mais là, depuis que sa famille a volé en éclats et que son divorce d'avec la Suédoise Elin Nordegren a été prononcé, rien, en dépit de quelques rares éclaircies, ne semble pouvoir endiguer sa descente aux enfers.
Tiger Woods pointe désormais au 30e rang mondial, son pire classement depuis 1997 (33e en janvier 1997, quelques mois après son arrivée sur le circuit pro), n'a plus remporté le moindre tournoi depuis 20 mois (là encore, inédit dans sa carrière), et vient de se planter royalement au PGA Championship, rendez-vous phare qu'il remporta à quatre reprises (deux doublés dans la légende : 1999 - 2000, 2006 - 2007), notamment en 2006 quelques semaines après la mort de son paternel. Cette année, il n'aura même pas passé le cut (contrairement à l'an dernier, où il avait fini 28e). A l'issue de la deuxième journée et d'une nouvelle carte désastreuse (73, 3 au-dessus du par, au lendemain d'un premier tour en... 77), avec 150 coups en 36 trous, il passe à la trappe. Et se console pathétiquement : "Je suis déçu mais je me contente du fait que j'ai pu jouer deux tournois d'affilée en bonne santé après ma blessure", déclare-t-il en allusion à sa pause en raison d'une blessure au tendon d'Achille et son retour en début de mois pour le WGC d'Akron. On fait ce qu'on peu, quand on accuse seulement son quatrième cut manqué en 62 tournois, le premier de toute sa carrière concernant l'USPGA.
Pendant ce temps-là, Adam Scott continue de profiter des conseils avisés de Steve Williams, le fidèle caddy et ami intime que Tiger Woods vira en juillet après 13 Majeurs remportés ensemble (et remplacé par Bryon Bell) : la paire australo-néo-zélandaise, qui vient de triompher à l'US Open, a fait le cut et pointe à 3 coups des leaders.
Et pour Elin Nordegren, ex-femme du Tiger et mère de leurs enfants Sam et Charlie, tout va bien également puisqu'elle a retrouvé l'amour auprès du richissime Jamie Dingman.En fin de compte, dans la sphère de Tiger Woods, il n'y a que pour lui que tout va mal.
Au final, la vraie question à laquelle on n'obtiendra jamais de réponse, c'est : la déchéance de Tiger Woods aurait-elle eu lieu sans le scandale de ses infidélités ?