Après le choc de la tragédie, les questions. Une investigation est en cours depuis la mort accidentelle le 21 octobre 2021 de la directrice de la photographie Halyna Hutchins sur le tournage du film Rust, réalisé par Joel Souza, blessé lors de l'accident. L'auteur du tir, l'acteur américain Alec Baldwin, est traumatisé par ce terrible événement qui pourrait être le fruit d'un sabotage, selon les avocats de l'armurière du tournage. Ils se sont exprimés sur l'émission Today de NBC le 3 novembre 2021.
La sécurité du tournage ainsi que des actes malveillants sont pointés du doigt. Par voie de communiqué, les avocats d'Hannah Gutierrez-Reed, armurière controversée de l'équipe, a déclaré : "La sécurité est la priorité numéro 1 d'Hannah sur le plateau. Finalement, ce tournage n'aurait jamais été compromis si les munitions réelles n'avaient pas été introduites. Hannah n'a aucune idée d'où viennent les balles réelles." D'après la loi américaine, il est interdit d'utiliser des munitions létales sur un tournage. Ils vont même plus loin en estimant qu'il pourrait s'agir d'un sabotage : "Il y avait une boîte de munitions factices étiquetée 'factice'. Nous supposons que quelqu'un a mis la balle réelle dans cette boîte. Si on y pense, la personne qui a mis cette munition réelle dans la boîte de cartouches factices devait vouloir commettre un sabotage sur le tournage." Mais pourquoi saboter le film et son tournage ? Les avocats pensent que cela pourrait être lié au mécontentement de certains membres de l'équipe sur leurs conditions de travail. Les avocats ajoutent que le jour de l'accident, l'arme avait été laissée sans surveillance pendant deux heures.
De son côté, Teresa Magpale Davis, la costumière qui travaillait également sur le tournage du western, avait donné sa version des faits, défendant la jeune armurière. "Je suis énervée par les histoires qui sont racontées, les informations selon lesquelles nous étions en surmenage dans des conditions de travail dangereuses et chaotiques sont totalement fausses", avait-elle écrit sur les réseaux sociaux, relayée par Alec Baldwin. Elle ajoute : "Les gens qui parlent les premiers dans la presse ne sont pas toujours les plus fiables (...) Les caméramans en question ont essayé de renégocier leur contrat au milieu du tournage, ils voulaient plus d'argent et de meilleurs hôtels." De quoi alimenter la théorie d'un sabotage pour "se venger" de soi-disantes rancoeurs professionnelles ? Dave Halls, l'assistant du réalisateur, a reconnu qu'il n'avait pas vérifié l'arme avant la scène. Il avait d'ailleurs déjà été licencié du tournage du film Freedom's path en 2019 pour des faits similaires.