Vendredi 4 mars, le magazine Society publiait en couverture une grande enquête sur les deux mandats de Barack Obama, intitulée Le Grand Bluff. Et pourtant, ce dont tout le monde parle, c'est l'article fleuve sur celui que le bimensuel surnomme "le plus gros caïd du PAF", Cyril Hanouna. Dans cet article à charge, l'animateur est dépeint comme un tortionnaire, comme un patron invivable et tyrannique. S'appuyant sur des témoignages d'équipes techniques ou de chroniqueurs ayant souhaité rester anonymes, Society affirme que bon nombre de salariés de H2O Productions n'ont même plus envie de faire l'émission, tant le climat serait délétère. "Je me demande comment on va faire pour terminer la saison. C'est horrible mais dans la boîte, plus personne n'a envie de faire TPMP. Chaque soir, on y va en traînant les pieds parce qu'on sait que quelqu'un en plateau va se prendre une plume dans le cul et qu'un mec de la rédaction se fera engueuler parce que ça ne sera pas la bonne couleur de plume", lance un chroniqueur anonyme. Anonyme : c'est là tout le problème...
Après un week-end au vert pour Cyril Hanouna et ses chroniqueurs, c'est la tête reposée et les idées au clair qu'ils ont répondu à ces attaques qu'ils jugent injustes et mensongères. Pendant plus de vingt minutes, l'animateur et ses chroniqueurs – quasiment réunis au grand complet pour l'occasion – ont solennellement réfuté ces accusations point par point dans l'émission d'hier, lundi 7 mars.
Cyril Hanouna le premier, lui qui a accueilli avec gentillesse les équipes de Society dont il appréciait jusqu'alors le travail. "On est super cool avec eux, je leur ouvre les portes de la régie, de la société, de tout... Je fais l'interview et je retrouve rien dans le papier. Ils ont passé deux heures avec moi", lance-t-il, avant de laisser la parole à ses équipes.
"Je suis là depuis les débuts. Je suis venu ce soir parce que je suis scandalisé. Dans le portrait qui est fait de vous [à Cyril Hanouna, NDLR], je n'ai pas reconnu le Cyril que je connais depuis ses débuts. Vous êtes loyal, vous avez insufflé cet esprit de bande", déplore François Viot. "Je suis en colère contre le journaliste et l'article. Ce n'est pas du journalisme correct, le journalisme correct, c'est contradictoire : c'est à charge, peut-être, mais aussi à décharge. Je leur ai parlé pendant très longtemps, ils ont gardé une phrase", s'indigne Gilles Verdez. Et il semblerait que ce dernier ne soit pas le seul dans cette situation : Michel Denisot ou encore Dominique Sopo, le patron de SOS Racisme (qui a prêté le slogan de l'association, "Touche pas à mon pote", à Cyril pour s'en inspirer), ont également disparu de l'article finalisé. "Tout ce qui n'allait pas dans leur sens a été écarté !", conclut Verdez.
Thierry Moreau, quant à lui, confirme que la vie entre les chroniqueurs n'est pas toujours rose comme dans n'importe quelle entreprise, mais que le tableau dépeint par Society est mensonger : "On se voit tous les jours, quatre heures par jour, donc c'est normal que de temps en temps on s'engueule. Je me suis engueulé avec Enora, Jean-Luc, plein de gens... Moi, mon métier, c'est patron de Télé 7 Jours, si je n'étais pas content de venir ici, je ne viendrais pas." Sur ce point, il est rejoint par Issa Doumbia : "Moi, ça me fait chier parce que ça touche quelqu'un que j'aime. Je viens sur le plateau et on s'amuse depuis des années. Je n'ai jamais vu de truc scandaleux... (Cyril) fait des trucs qui partent en vrille, c'est sûr, mais ça nous fait marrer. Et si ça ne nous fait plus marrer, on se barre !" Et Enora Malagré de conclure : "Si ça nous plaît pas, on se casse. On n'est pas esclave !"
Cyril Hanouna fait cependant son mea culpa sur quelques points : notamment sa tendance à appeler les personnalités télé ou journalistes (citant Pierre-Emmanuel Barré, Jérôme Bonaldi, Yann Moix...) qui attaquent injustement ses chroniqueurs. Chose qui n'a rien d'un scoop puisqu'il l'a racontée plus d'une fois en plateau. Il concède également les blagues scabreuses − qu'il avait d'ailleurs contées dans l'émission : la fois où il a fait caca dans la chaussure d'un chroniqueur, "trempé son zizi dans le verre" d'une autre ou appuyé avec ce même pénis sur le bouton de l'ascenseur de D8...
Mettant la rancune au placard, Cyril Hanouna a souligné qu'il n'avait aucun contentieux avec le magazine Society et les a même conviés à une petite "chenille de l'amitié" dans TPMP à l'occasion. Notre petit doigt nous dit que cette invitation restera sans réponse...
Joachim Ohnona