Lundi 19 mars sera désormais marqué du sceau de l'infamie pour reprendre une célèbre expression...
Dans la matinée, un homme a froidement abattu Gabriel Sander 30 ans, ses deux fils de 5 et 4 ans, Arieh et Gabriel, et un troisième enfant âgé de 7 ans, Myriam Monsonego, devant une école juive de Toulouse. L'homme, méthodique et déterminé, est allé jusqu'à poursuivre les enfants à l'intérieur de l'établissement scolaire avant de prendre la fuite sur un puissant scooter.
Ce crime odieux est désormais lié avec certitude aux meurtres de deux soldats du 17e régiment de génie parachutiste à Montauban le 15 mars, Abel Chennouf (25 ans) et Mohammed Legouad (24 ans), ainsi qu'à celui d'un autre militaire, Imad Ibn Ziaten, maréchal des logis, chef du 1er régiment du train parachutiste, froidement abattu d'une balle en pleine tête le 11 mars à Toulouse. Même arme, même mode opératoire, les enquêteurs en ont la certitude : ils ont affaire à une même personne, désormais l'individu le plus recherché de l'Hexagone.
Devant l'horreur, l'incompréhension, la tristesse et le choc, les politiques ont décidé de suspendre la campagne présidentielle, François Hollande ayant annulé hier soir sa participation au Grand Journal, qui devait faire suite à celle de Nicolas Sarkozy. Peu à peu, tous les leaders politiques se sont retrouvés à Toulouse, où il n'était plus question d'élections, de grands rassemblements ni de petites phrases assassines. Tous étaient unis dans la douleur et, dans un formidable élan républicain, ont rendu hommage, non sans émotion, aux victimes de cette tuerie inexplicable, avant de se retrouver le soir-même à Paris à la synagogue Nazareth pour un ultime hommage aux victimes.
Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, François Hollande et Valérie Trierweiler et toutes les grandes figures du monde politique étaient bien évidemment présents : François Fillon, Valérie Pécresse, Lionel Jospin, Bertrand Delanoë, Jean-Louis Borloo... Toutes tendances confondues, ils se sont retrouvés pour accompagner les prières des fidèles.
Désormais, la campagne est suspendue sine die. Mais la presse s'interroge. Ce terrible drame pourra-t-il se passer d'une quelconque récupération ?