Il était attendu, il n'a pas déçu. Du moins, pas ses partisans présents ce dimanche 11 mars du côté de Villepinte pour un meeting géant, rassemblant selon les sources entre 45 000 et 80 000 personnes, dans une salle pouvant en accueillir 50 000...
Nicolas Sarkozy, candidat sortant en retard dans les sondages face à son principal rival François Hollande, avait fait de ce grand rassemblement populaire le tremplin de sa campagne qui doit le conduire à une réélection souhaitée par la majorité et ses ténors. Toute la famille UMP avait donc pris place pour applaudir une heure de discours de Nicolas Sarkozy. Un discours avec lequel il a tenté de défendre son bilan tout en prenant soin de s'en prendre de manière très surprenante à l'Union Européenne...
Mais le discours, jugé agressif et nationaliste du côté de Bruxelles, qui préfère en rire, a séduit les dizaines de milliers de supporters massés dans la salle des expositions, agitant des drapeaux et hurlant "Sarkozy Président" à chaque temps mort. Le tout sous les yeux d'une Carla Bruni présente à chaque fois au côté de son mari et conquise, comme elle le confiait au micro de BFM-TV : "C'est fantastique, très enthousiasmant ! " Un point de vue visiblement partagé par l'ensemble des participants et des politiques venus déclarer leur flamme au président dans une longue succession d'apparitions sur l'estrade.
Bernadette Chirac a notamment fait une apparition remarquée dans une salle surchauffée. Lunettes noires sur le nez, le silence s'était fait lorsque l'ancienne première dame, dont le mari Jacques Chirac, physiquement diminué, était resté à la maison, avait pris la parole : "Oui, en dépit de ce que nous entendons, oui, je suis confiante. Nous sommes confiants. Je suis confiante en Nicolas Sarkozy pour définir un projet ambitieux et une feuille de route exigeante pour les cinq prochaines années. (...) Dans cette bataille, je me place résolument à ses côtés !" Tour à tour, soutiens et alliés prennent la parole, comme Christine Boutin, qui fustigeait "le projet mortifère de François Hollande", évoquant "l'avortement de masse" et l'euthanasie dont le candidat PS se serait fait le chantre... Alain Juppé exprimait quant à lui le besoin de la France de voir Nicolas Sarkozy reconduit à la tête de la République, arguant du fait qu'il serait le seul capable de tenir "la barre".
Jean-François Copé y allait de son petit discours également, ravi de cette "démonstration de force", alors qu'Henri Guaino, plume et conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, dans une grande tirade théâtrale, régalait les observateurs d'un magnifique lapsus, confondant les ouvriers de l'usine Photowatt avec le logiciel de retouche... Photoshop ! La grand-messe de la droite était un véritable succès populaire, et le Premier ministre François Fillon tenait à rassembler derrière le président sortant l'ensemble des composantes politiques : "D'où que vous veniez, vous êtes les membres de la même famille, unis par le même passé et pour le même futur."
L'ex-socialiste Jean-Marie Bockel, le président de Chasse, Pêche, Nature et Traditions Frédéric Nihous, l'ancien mentor Edouard Balladur, le couple Balkany, Jeannette Bougrab, Rachida Dati, Claude Guéant, Chantal Jouanno, Christian Jacob, Bernard Accoyer ou encore le couple Tibéri, tous les membres de la grande famille de la majorité s'étaient donc donné rendez-vous dans un même élan...
Et de famille, il en était encore question au moment de quitter la scène, pour Nicolas Sarkozy, qui, après avoir pudiquement embrassé sa femme, se dirigea vers la sortie, sous les applaudissements de ses trois garçons, Pierre, Jean et Louis - qui n'aura pas échappé au discours de son père malgré son geste déplacé envers une gendarme -, mais également de sa maman Andrée et de sa belle-mère Marisa Bruni Tesdeschi.
Le président, visiblement exténué et ravi de sa prestation, épaulé par de nombreuses célébrités venues lui apporter son soutien, aura rapidement quitté Villepinte pour rejoindre Saint-Denis et le Stade de France, où le XV de France disputait un match capital face aux rivaux de toujours, les Anglais. Et assister ainsi au triomphe du XV de la Rose. De là à y voir un mauvais présage...