Un ancien chanteur de cabaret de 41 ans, jugé à Lyon pour l'assassinat de sa compagne, découverte dans sa voiture incendiée au mois de juin 2018 sur un chemin de campagne près de chez eux, a été condamné vendredi 27 mai 2022 soir à vingt-cinq ans de réclusion criminelle. La peine a été assortie d'un suivi socio-judiciaire de cinq ans ainsi que d'une interdiction notamment des droits civiques de dix ans par la Cour d'Assises du Rhône. Cette dernière n'a pas suivi les réquisitions du ministère public qui avait demandé plus tôt la réclusion criminelle à perpétuité. "Vous avez à juger un homme qui a choisi de commettre un crime de sang-froid", avait déclaré dans son réquisitoire l'avocate générale, Marie-Charlotte Fiorio, qui avait également demandé une peine de sûreté de vingt-deux ans.
Mikael Corcessin-Dervin a été reconnu coupable d'avoir tué Aline Sepret, une danseuse de 35 ans, et d'avoir brûlé son corps, le 16 juin 2018 à Taluyers dans le Rhône, au sud de Lyon. Ce boulanger de métier reconverti comme DJ en Picardie avant de se produire comme chanteur, qui durant l'enquête a reconnu avoir volontairement poussé sa compagne dans un escalier, a nié l'intention de lui donner la mort.
"Ce n'est pas un monstre, ce serait tellement plus simple", a souligné à l'audience l'avocat de l'accusé Me Damien Legrand dans sa plaidoirie. "Sa plus grande faille, c'est l'affect, c'est l'amour, c'est son talon d'Achille. Il est incapable d'assumer son acte, de le verbaliser", a déclaré pour sa part l'autre conseil du quadragénaire, Me Loïc Bussy, évoquant "un type qui s'est construit sur le néant", qui "vit dans le regard de l'autre" et souffre de "narcissisme" en conséquence. "Ne faites pas comme son père, ne l'abandonnez pas", a encore plaidé Me Bussy pour Mikael Corcessin-Dervin, sans visite en prison, avec une mère fuyante et un père absent.
Un portrait qui contraste avec le visage qu'a présenté l'avocate générale qui s'est attachée à détailler les multiples manoeuvres de l'accusé le soir des faits, soulignant chez ce dernier une "détermination inquiétante" dans la commission d'un geste prémédité, selon l'accusation.
Pour le ministère public, le quadragénaire, présente encore "une dangerosité importante". Plus tôt dans la matinée, le machiavélisme de l'accusé avait été évoqué par l'avocat de la famille de la jeune danseuse. En mai 2018, la jeune femme s'était réveillée en pleine nuit la tête en sang. L'accusé avait affirmé qu'elle s'était blessée à cause d'une crise d'épilepsie.