Vanessa Paradis a passé une année sur les chapeaux de roue, et c'est à quelques jours de remonter sur scène avec son tour de chant acoustique que l'actrice, chanteuse et égérie a longuement répondu aux questions des Inrockuptibles.
Parmi son actualité, il y a cette Anthologie 87-2007 sortie en novembre, qui regroupe nombre de ses passages télé au cours de sa carrière. L'occasion pour Vanessa Paradis d'évoquer, avec lucidité, l'adolescente star qu'elle était : "C'est un peu difficile pour moi de revoir les interviews de mes débuts. J'avais vraiment un problème de communication. J'étais soucieuse de ne pas dire n'importe quoi, donc je me cachais derrière une contenance, une froideur un peu flippante. J'avais un aplomb incroyable, un côté buté qui aujourd'hui ne me plaît plus beaucoup. J'étais désagréable (...) Si j'avais été un peu bébête mais spontanée et charmante, j'aurais trouvé ça plus excusable."
Joe le taxi, que lui avait composé Frank Langolff dont elle a donné vie aux chansons inédites dans l'album collaboratif Dr. Tom ou La Liberté en cavale, est sorti quand elle était très jeune. Succès international fulgurant : "J'ai appris à répondre à des interviews en anglais à 14 ans, avant de savoir parler anglais. J'ai dû en dire, des bêtises ! Enfin, peut-être que le fait de ne pas avoir le vocabulaire m'a permis d'en dire moins qu'en français."
Vanessa décrit cette période comme une tornade. Tornade qui a aussi bouleversé sa scolarité. En première, elle vient de signer pour un second album et s'apprête à tourner dans Noce Blanche, qui lui vaudra un César. Elle veut alors arrêter les cours : "Mes parents ont accepté. En y repensant, je les trouve courageux."
Exposée, Vanessa s'est donc protégée. Aujourd'hui, son jardin secret, c'est sa famille : Lily Rose, 11 ans, et Jack, 8 ans, qu'elle a eus avec Johnny Depp. L'acteur de Pirates des Caraïbes avoue qu'il pourrait même "bouffer le nez" du paparazzi qui approcherait sa progéniture.
Le réalisateur Terry Gilliam avait tenté de réunir le couple sur grand écran dans son projet avorté sur Don Quichotte. On parle aujourd'hui de My American Lover que filmerait Lasse Hallström, mais Vanessa n'est pas sûre que ce film se fera un jour : "[Johnny Depp] a réalisé quatre clips pour moi et j'adore qu'il me dirige. Mais lui donner la réplique, ça m'impressionne beaucoup (...) D'ailleurs, Johnny et moi n'avons jamais cherché à tourner tous les deux dans le même film. Tout ce qu'on fait ensemble est bien plus précieux."
Vanessa, actrice, ne manque pas de projets. Il y a le film de Jean-Marc Vallée, Café de Flore, mais aussi Ma Révolution d'Ilan Duran Cohen, et le road-movie Dubaï Flamingos de Delphine Kreuter. En février, elle recevra peut-être le prix de la meilleure actrice aux Globes de cristal pour L'Arnacoeur, où elle est concourt également pour celui de la meilleure chanteuse. Idem aux prochaines Victoires de la musique.
Pour l'heure, Vanessa Paradis prépare son retour acoustique sur scène, qui a donné lieu à l'album et DVD Une nuit à Versailles. Elle se prépare au Théâtre Simone-Signoret de Conflans-Sainte-Honorine à partir de jeudi et elle y jouera samedi devant quelques privilégiés. Il sera temps ensuite d'investir les Folies Bergère du 26 au 31 janvier et de partir en tournée. Vanessa Paradis jouera ensuite à Montréal et pour la première fois à New York et Los Angeles.
Retrouvez l'intégralité de cette interview, avec de beaux clichés signés Hedi Slimane, dans Les Inrockuptibles, numéro du 12 au 18 janvier 2011.