Plus de dix ans après La fille sur le pont, où elle jouait sa vie sur un coup de poker avec Daniel Auteuil en noir et blanc, Vanessa Paradis trouve certainement dans Café de Flore l'un de ses plus beaux rôles. Jeune mère célibataire dans le Paris des années 60, elle élève son fils trisomique et leur forge une bulle pour affronter le monde.
Avant que le film ne soit un beau succès au Canada, l'actrice française répondait pendant le festival de Toronto à quelques questions du site Macleans sur ce rôle de mère difficile et complexe : "Je joue une mère célibataire qui élève son fils trisomique dans les années 60 sans argent, et son enfant ne vivra pas plus de vingt ans. Elle devient très passionnée et agressive. La pression qu'elle doit affronter la fait réagir comme ça. Elle fait de son mieux pour le protéger, le sauver. Si elle devient vulnérable, lui aussi, et il pourrait en mourir. Cette femme fait beaucoup pour lui... jusqu'à aller trop loin."
Car au-delà des apparences, Café de Flore est une expérience unique, étrange, envoûtante et déstabilisante. L'actrice française ne cache d'ailleurs pas son admiration pour le réalisateur Jean-Marc Vallée (C.R.A.Z.Y.) : "Il est brillant et complet. Il est tellement bien préparé. Jean-Marc avait besoin d'une actrice française. Il est parti à la pêche, et j'étais là."
Elle évoque également son travail avec Marin Gerrier, l'interprète de son jeune fils : "Je n'avais jamais été proche d'une personne atteinte de trisomie. Il y a des caractéristiques générales. La générosité et la pureté de l'amour, la beauté de l'innocence, la difficulté de concentration, l'obstination. Après, il y a l'individu. Marin était si intelligent et charmant."
Récemment animée dans Un monstre à Paris, Vanessa Paradis vient de boucler trois nouveaux films : Dubaï Flamingos avec Sergi Lopez, Je me suis fait toute petite avec Denis Ménochet et Cornouailles avec Samuel Le Bihan. Un programme très chargé pour la compagne de Johnny Depp, mère de Lily-Rose, 12 ans, et Jack, 9 ans : "C'est comme un Rubik's cube, c'est compliqué. Surtout sur deux continents différents, d'être là pour les enfants, sans oublier qui on est et ce qu'on veut faire. Gérer le décalage horaire et les emplois du temps à travers le monde est difficile. Organiser notre vie, c'est comme jongler, mais jusque là, on y arrive plutôt bien."
Vanessa Paradis monopolisera les écrans de cinéma dès 2012 : Dubaï Flamingos sort le 11 janvier, Café de Flore, le 25 janvier, et Cornouailles, le 18 avril.