Juste après avoir présenté le journal de France 2, l'interview d'Anne-Sophie Lapix avec Elon Musk a été diffusée sur la chaîne ce lundi 19 juin 2023. D'une durée de presque 30 minutes, celle-ci a été réalisée lors du passage du milliardaire à Paris. Ce dernier fait notamment beaucoup parler de lui depuis qu'il est devenu le patron de Twitter en octobre dernier. Un grand changement pour la plateforme sociale qui semble rencontrer depuis des problèmes de règlementations. En effet, Anne-Sophie Lapix lui a rappelé, sans tourner autour du pot, que les posts incitant à la haine étaient de plus en plus présents sur le réseau.
"Vous parlez de recherche de la vérité... Ce n'est pas vraiment votre priorité sur Twitter. Vous avez racheté Twitter l'an dernier et vous avez renvoyé énormément d'employés, je crois 80%, et notamment des modérateurs qui devaient surveiller les réseaux pour éviter les messages racistes, les appels à la violence, la haine... Est-ce que vous ne regrettez pas ce choix aujourd'hui qui était quand même radical ? Quand on sait à quel point la haine peut proliférer sur un réseau social", lui a-t-elle demandé. Très sûr de lui, Elon Musk s'est alors appuyé sur des chiffres, approximatifs, qu'on lui a partagés pour se défendre : "En fait, nous n'avons pas réduit l'activité de modération à proprement parler, la modération est réalisée par à peu près 4 000 modérateurs qui travaillent là-dessus et le travail est resté à peu près le même. Alors, tout ce qui est discours de haine a diminué de 20 à 40% depuis l'acquisition. Donc c'est moins, pas plus."
C'est plutôt le contraire en fait
Mais Anne-Sophie Lapix n'avait pas les même données. Et elle lui a fait savoir. "Ce n'est pas ce que disent les différentes enquêtes qui ont été menées. C'est plutôt le contraire en fait. C'est une explosion de ces discours là qui a été relevée", a-t-elle rebondi, face à un Elon Musk circonspect. Et pour elle de préciser : "Ce sont différentes études menées, qui ont été faites d'ailleurs même par des Américains, qui ont compté le retour de comptes qui avaient été supprimés... Y compris vos interactions avec les extrémistes que vous pourriez encourager sur les réseaux sociaux. C'est tout ce constat-là qui a fait partir d'ailleurs des annonceurs."
Mais le millardaire est resté sur ses positions, assurant que le nombre de messages de haine avait bien diminué sur Twitter depuis qu'il en était le directeur général. "Je crois de 30%, a-t-il estimé. Alors, il faudrait regarder les données. Sans les données, on ne peut rien prouver". Une proposition qu'Anne-Sophie Lapix était prête à prendre au mot. "On peut faire étude contre étude...", lui a-t-elle proposé avant de finalement enchaîner.