Dans le cadre de son "5 sur 5" du mercredi 26 juin 2024 sur France 5, Lorrain Sénéchal a rapporté que plusieurs journalistes avaient été la cible de messages racistes. Il a relaté qu'un de ses camarades de C à vous avait été visé par ce type d'attaque.
Mohamed Bouhafsi a dévoilé, via ses réseaux sociaux, une dizaine de messages racistes dont il a été la cible. Il s'y est fait traiter de "sale arabe" et de "racaille". Depuis sa publication, le chroniqueur d'Anne-Elisabeth Lemoine a reçu de nouvelles attaques. "Des messages racistes, ce n'est pas nouveau. Là, c'est différent parce qu'il y a une sorte d'avant et d'après 9 juin (date de la victoire du Rassemblement national aux européennes, ndlr) ?", lui a demandé l'animatrice.
"Ça fait une dizaine de jours que je doute de diffuser ces images, que je me dis : Est-ce que je vais les montrer ? Est-ce que je vais donner la lumière à ces gens-là ? J'ai eu la chance de couvrir la présidentielle 2022 pour C à vous, je n'ai pas vécu ça. Il y a quelques jours, un homme est venu me voir dans le Loiret et m'a dit : 'Mais vous, vous n'êtes pas comme les autres bougnoules'. Et c'est ça depuis quelques jours qu'on peut voir... Et quand j'entends sur certains plateaux que la parole ne se libère pas, moi ça me touche...", a réagi avec émotion le chroniqueur qui a été insulté et frappé par le "fils d'un acteur connu".
Il a confessé recevoir quatre à cinq messages racistes par jour depuis le 9 juin. "Cette parole, elle n'existait pas pendant la présidentielle 2022. Je n'avais jamais vécu ça (...) C'est assez désagréable et c'est désagréable aussi pour nos proches qui en reçoivent, je pense notamment à ma maman et ma soeur. Et on se dit : Mais pourquoi ?!", a déploré celui qui a eu un échange musclé avec Patrick Cohen sur le plateau de C à vous.
Anne-Elisabeth Lemoine est apparue très émue face au témoignage de son chroniqueur qui a ensuite tenu à pousser un coup de gueule. "J'aimerais bien qu'on arrête de m'essentialiser en fonction de mon prénom ou de mon nom ou de ma prétendue origine ou de ma prétendue religion (...) J'en ai marre qu'on me dise : 'T'es un bicot, t'es un musulman, un sale arabe'. Qui connaît ma vie ? Qui sait le soir quand je rentre à la maison, quelles sont mes valeurs ? Quelles sont mes origines ? Quelle est ma religion ?", a lâché celui dont le collègue de France 5, Karim Rissouli, a été aussi victime de messages racistes.
Mohamed Bouhafsi a appelé à ce qu'on l'essentialise uniquement en tant que journaliste français. "Qu'on arrête de me ramener à ce côté rebeu, musulman, arabe, bicot. Je suis un Français journaliste, citoyen, c'est tout et rien d'autre. C'est assez bouleversant de se dire qu'on se bat tous les jours pour fédérer les gens et de se manger ça au quotidien... On n'est pas fait pour ça et on se lève pas le matin pour ça !", a-t-il poursuivi.
Le chroniqueur a reçu le soutien de ses camarades de C à vous. Anne-Elisabeth Lemoine a tenu à l'afficher publiquement. "C'est inadmissible et tout notre soutien, tout le soutien de l'équipe à Mohamed, à tous les journalistes de France Télévisions qui en sont la cible, mais aussi à tous les Français qui pourraient rencontrer ces situations insupportables", a-t-elle déclaré.