

Entrecoupée de scandales et d'étincelles, la carrière de Vincent Gallo est clairement à part.
Révélé dans le film culte d'Emir Kusturica Arizona Dream (1993) avec Johnny Depp et Lili Taylor, il marque une génération avec son premier film derrière la caméra, Buffalo '66 (1998). Éclairée par des instants de poésie décalée, cette romance noire et désespérée scelle son destin d'enfant terrible. Tourné pour un budget minime et accueilli avec ferveur par la presse, le film est entouré d'une sale réputation, alimentée par le comportement réputé horrible de Vincent Gallo avec son actrice Christina Ricci.
Après un passage chez Claire Denis dans le film polémique Trouble Every Day (2001) avec Béatrice Dalle, Vincent Gallo est sélectionné au Festival de Cannes avec son deuxième film, The Brown Bunny (2003). Un objet inclassable, violemment détruit par la presse et rendu célèbre pour une scène de fellation non simulée avec Chloé Sevigny. Non content de créer le scandale, il raconte en conférence de presse qu'il a viré Kirsten Dunst et Winona Ryder en plein tournage.
Vincent Gallo ne porte pas Hollywood dans son coeur, et cette histoire d'amour-haine continue de prendre des proportions surprenantes. Le site TMZ rapporte que l'acteur et réalisateur attaque la ville de Los Angeles à cause d'un programme gouvernemental censé gérer la vie artistique de la ville. Vincent Gallo explique que l'opération est un "gigantesque échec, incapable d'avoir un impact positif sur le voisinage" : "Le programme gouvernemental est dirigé par une entreprise privée qui utilise tous les ressorts de son pouvoir pour l'empêcher de fonctionner correctement. Elle profite des impôts sans que les gens s'en aperçoivent, à savoir 860 000 dollars [655 000 euros] rien que sur l'année dernière".
Un procédure particulièrement démesurée, qui sied parfaitement à cet artiste inclassable. Celui-ci achète d'ailleurs l'âme de Julie Delpy dans une courte scène de 2 Days in New York, actuellement en salles.