Les auditions s'enchaînent pour le député Renaissance Quentin Bataillon, président de la Commission d'enquête sur l'attribution des fréquences de la TNT. Après avoir entendu Vincent Bolloré, PDG du groupe Vivendi, maison-mère du groupe Canal+, ou encore Cyril Hanouna, c'est Yann Barthès qu'il a désormais convoqué à l'Assemblée nationale.
La nouvelle a été confirmée jeudi 21 mars et fait suite aux plaintes du Rassemblement nationale qui accuse le présentateur et son chroniqueur Julien Bellver de ne pas respecter le pluralisme politique. Car depuis le lancement de Quotidien, les équipes du programme de TMC se refusent à inviter en plateau les représentants d'extrême-droite. "Le pluralisme vaut pour CNews comme pour TMC, qui refuse d'inviter certains partis politiques", a dénoncé le député Thomas Ménagé sur X après que le Conseil d'État ait ordonné à l'Arcom de contrôler le pluralisme sur Cnews. Quentin Bataillon n'aura alors pas tardé à répondre favorablement à cette demande. "Le pluralisme est au coeur des travaux de notre commission d'enquête TNT. Tout ce qui participe à la compréhension de ses règles et à son respect est utile. Nous auditionnerons donc Yann Barthès, Julien Bellver et la société de production Bangumi (qui produit l'émission, ndlr)", a-t-il annoncé.
De leurs côtés, Julien Bellver et Yann Barthès ont toujours assumé leur prise de position sur le sujet. "On ne reçoit pas les personnalités de l'extrême-droite. Lors de la dernière campagne (présidentielle), on n'a reçu aucune personnalité", avait confirmé Julien Bellver sur Sud Radio en 2023. Début mars, Yann Barthès soulignait quant à lui néanmoins que le temps de parole pour chaque parti était "scrupuleusement" respecté. En effet, l'animateur a trouvé la parade en diffusant dans son émission des séquences tirées d'autres programmes ou des vidéos prises sur les réseaux sociaux.
Jusqu'à présent, Quotidien n'avait jamais été inquiétée pour sa ligne éditoriale, ne faisant même jamais l'objet d'une enquête de la part de l'Arcom. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé, comme en 2023 lorsque Nicolas Dupont-Aignan avait saisi cette police de l'audiovisuel "au sujet de la politique d'invitation des personnalités politiques sur l'antenne de TMC, notamment dans l'émission 'Quotidien'". Mais à l'époque, aucune infraction n'avait été relevée. "Le choix des personnalités politiques invitées à s'exprimer à l'antenne relève de la responsabilité exclusive des éditeurs", avait justifié l'Arcom.