La sanction est donc tombée. Zlatan Ibrahimovic a écopé de quatre matchs de suspension après ses propos injurieux tenus après la défaite face à Bordeaux le 15 mars dernier. On ne reverra pas le géant suédois avant le samedi 9 mai sur une pelouse de Ligue 1.
"Propos grossiers et injurieux"
"En quinze ans de foot, je n'ai jamais vu un tel arbitrage dans ce pays de merde ! Ce pays ne mérite pas le PSG !", avait lâché le buteur parisien à l'entrée des vestiaires du stade Chaban-Delmas. En colère et frustré par les décisions d'arbitrage qu'il jugeait contestables, le Suédois avait laissé exploser sa colère. Devant l'objectif d'une caméra.
Ce jeudi 9 avril, la commission de discipline jugeait sa sortie et au terme de longues heures de délibération a décidé d'infliger quatre matchs de suspension, dont un par révocation d'un sursis. "Ibrahimovic, comme Payet [sanctionné de deux matchs de suspension pour les mêmes faits, NDLR] ont été sanctionnés pour des propos grossiers et injurieux à l'endroit du corps arbitral. Nous avons tenu compte de la frustration des deux joueurs mais les erreurs éventuelles des arbitres ne sont pas de nature à justifier des propos d'une telle grossièreté, venant de joueurs certes médiatiques, mais surtout professionnels, qui ont un devoir d'exemplarité. La sanction montre que la commission n'a pas été pleinement convaincue par l'argumentaire des défenseurs parisiens", a déclaré après l'annonce des sanctions Sébastien Deneux, le président de la commission.
Le PSG demande la relaxe
Si Zlatan Ibrahimovic, auteur d'un triplé retentissant en demi-finale de la Coupe de France face à Saint-Étienne la veille, n'avait pas fait le déplacement, son directeur sportif Olivier Létang, Me François Klein, l'avocat du club, ainsi que deux de ses confrères ont plaidé la cause du joueur et demandé la relaxe. "Pour nous, Zlatan ne doit pas être suspendu, confiait le premier devant le siège de la Ligue, car il n'a tenu aucun propos injurieux ou insultant envers le corps arbitral. Le quatrième arbitre a confirmé que les propos ont été tenus une fois que la porte du vestiaire des officiels était fermée. Il s'exprimait simplement envers lui-même dans une sphère que l'on peut qualifier de privée."
Un argumentaire qui n'a pas convaincu les sages de la Ligue, qui ont appliqué le barème à la lettre : entre trois matchs de suspension pour des propos "blessants" envers un arbitre, et quatre s'ils sont "grossiers ou injurieux". Malgré ses excuses immédiates, le Z n'a donc pas convaincu et voit son calendrier s'alléger fortement pour les prochaines semaines.
Télé et polémiques
Si, à l'époque, ses propos avaient pris une ampleur particulière en pleine campagne pour les élections cantonales, poussant le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, a exigé des excuses d'Ibra, certains observateurs soulèvent la question de la liberté d'expression, quand d'autres encore critiquent l'omniprésence des caméras de télé. Un argument que met en avant le PSG dans un communiqué en réaction à la suspension de son joueur.
"Le Club déplore l'acharnement dont est victime son joueur au regard de son immense contribution à l'image du football français ici et partout dans le monde, déclare sur son site le PSG. (...) C'est, d'ailleurs, en visionnant à postériori des images captées par la télévision que la commission a décidé d'infliger une sanction disproportionnée, privant ainsi le Paris Saint-Germain d'un joueur clé dans cette période cruciale pour la réussite de sa saison en France."
Dimitri Payet, joueur de l'Olympique de Marseille suspendu deux matchs pour des propos injurieux tenus le 15 mars dernier, n'avait lui pas fait l'objet d'un rapport du corps arbitral. C'est suite à une séquence diffusée par l'émission J+1 de Canal+ que la commission de discipline a décidé de se saisir de son cas. Là encore, le rôle des caméras de télé a joué un rôle prépondérant... "Un joueur professionnel devra-t-il attendre d'avoir rejoint son domicile pour pouvoir exprimer sa frustration sans danger d'être piégé par une caméra indiscrète ?", a souligné dans un communiqué l'OM, évoquant "un dossier instrumentalisé et instruit à charge par une émission de télévision qui a dicté un verdict qui fera date dans l'histoire de notre championnat".