Zlatan Ibrahimovic et la France, ''ce pays de merde'' : il craque et s'excuse

Les héros étaient fatigués... Quatre jours après leur exploit réalisé sur la pelouse de Chelsea sous les yeux de Nicolas Sarkozy, les hommes de Laurent Blanc ont chuté sur la pelouse du stade Chaban-Delmas. Une défaite qui a provoqué la colère de Zlatan Ibrahimovic, qui ne s'est pas privé d'exprimer le fond de sa pensée.

Exclu au bout d'une grosse demi-heure face à Chelsea mercredi soir en Ligue des champions, Zlatan Ibrahimovic a inscrit un doublé ce dimanche 15 mars lors du match de Ligue 1 face à Bordeaux. Insuffisant puisque les locaux se sont imposés 3-2... Loin de son influence des saisons passées, Ibra, malgré ses deux réalisations, a peu pesé sur la rencontre. Et les décisions arbitrables, loin d'être sans reproches, ont provoqué la colère du géant suédois. Notamment à la 86e minute lorsque le Bordelais Sané a adressé une passe en retrait à son gardien Cédric Carasso, qui s'est saisi à la main du ballon. Un fait de jeu interdit par le règlement qui aurait dû être sanctionné d'un coup franc indirect dans la surface bordelaise. La balle de match non sifflée a provoqué l'incompréhension du clan parisien, d'autant plus que, deux minutes plus tard, c'est Diego Rolan qui donnait la victoire aux Girondins de Bordeaux...

En rejoignant les vestiaires, Zlatan Ibrahimovic a laissé éclater sa colère, expliquant les règles à l'arbitre, M. Jaffredo, et lui assénant qu'il n'arbitrait pas "des amateurs". Avant de se montrer bien plus virulent. "En quinze ans de foot, je n'ai jamais vu un tel arbitre dans ce pays de merde ! Ce pays ne mérite pas le PSG !", lâchait-il en anglais dans un moment d'énervement saisi par les caméras de télévision présentes en nombre autour de lui.

Des propos qui ont immédiatement fait réagir le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, qui a exigé des excuses de l'attaquant du Paris Saint-Germain sur son compte Twitter.

Plus que la défaite, ce sont bien les propos de Zlatan Ibrahimovic qui ont attiré l'attention des médias, les sites Internet des titres sportifs européens en faisant rapidement leur une... "Quand vous êtes énervés... Cela doit aussi vous arriver de dire des choses comme ça, mais vous, il n'y a pas de micros ou de caméras", tentait de tempérer Laurent Blanc en conférence de presse.

Toujours est-il que la star parisienne présentait ses excuses quelques heures après, via un communiqué publié sur le site du club. "Je tenais à préciser que mes propos ne visaient ni la France ni les Français. J'ai parlé de football, et non d'autre chose. J'ai perdu le match, et je l'accepte, mais je n'accepte pas quand l'arbitre ne suit pas les règles. Ce n'est pas la première fois que cela se produit. Je me suis exprimé sous le coup de l'énervement et tout le monde sait que dans ces moments-là, les mots peuvent dépasser la pensée. Je tiens à m'excuser si des personnes se sont senties offensées", pouvait-on ainsi lire. Des propos qui ont satisfait le ministre Patrick Kanner, qui a souligné sur son compte Twitter "des excuses bienvenues" de la part de "ce grand champion".

Dossier clos ? Pas vraiment. Ce matin sur RTL, le ministre est revenu sur l'affaire et a expliqué que les excuses de Zlatan Ibrahimovic n'étaient pas complètes puisqu'il aurait oublié l'arbitre : "Il y a eu un dérapage, je dirais même qu'il y a eu une faute. Cette faute n'a pas été traitée dans les excuses de Zlatan Ibrahimovic vis-à-vis de l'arbitrage français qui doit être vraiment sanctuarisé parce que, sinon, c'est la porte ouverte à toute forme de dérive. Si un personnage aussi important que Zlatan Ibrahimovic a ce type de propos, après, il ne faudra pas s'étonner qu'il y ait des difficultés sur les stades et ça, ce serait tout à fait regrettable."

Une affaire dont pourrait désormais se saisir le Conseil national de l'éthique, ou encore la Commission de discipline si l'arbitre du match venait à rédiger un rapport. Si rien n'empêche de se parler à soi-même et de tenir les propos que l'on souhaite dans un cadre privé, certains pourraient, à l'image du ministre, avoir une autre lecture de l'affaire. Ce qui pourrait valoir au géant suédois une nouvelle sanction. Et creuser un peu plus la fracture entre Zlatan Ibrahimovic et le foot français...