Biographie
- Résidence : France
D'aucuns la connaissent comme comédienne, d'autres comme muse et égérie de la mode parisienne, voire comme réalisatrice de documentaires sur ses amis célèbres : Farida Khelfa a certes fait du chemin - et en a suivi plusieurs - depuis sa banlieue lyonnaise de naissance. Elle est mère de deux enfants issus de son mariage avec Henri Seydoux, par ailleurs père de l'actrice Léa Seydoux d'une précédente couche.
Farida Khelfa naît à Lyon le 23 mai 1960. Ses parents sont algériens (elle-même ne prendra la nationalité française qu'à 30 ans) et ont neuf enfants. Son père est veilleur de nuit à la gare Lyon-Perrache et la famille vit aux Minguettes, un quartier de HLM de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, rendu célèbre par ses émeutes urbaines de 1981. Mais Farida Khelfa en est partie depuis longtemps : à 16 ans, sortie pour acheter du pain, elle fugue pour rejoindre sa soeur Houria à Paris, en auto-stop. Sa soeur Djemilah avait fait le même parcours l'année précédente et les deux soeurs vont devenir des personnalités remuantes de la jet-set et des figures du Palace, fameuse boîte de nuit qu'elles illuminent de leur présence avec une génération de très jeunes (souvent mineures) personnalités comme la future réalisatrice Eva Ionesco, le futur chausseur Christian Louboutin, le futur décorateur Vincent Darré et puis le couple de photographe Pierre et Gilles, la comédienne Arielle Dombasle ou encore les couturiers débutants Jean-Paul Gaultier et Azzedine Alaïa...
Farida devient l'égérie d'Azzedine Alaïa et défile pour Gaultier en 1979, puis pour Thierry Mugler. Elle ne répond pas aux codes des mannequins professionnels, avec sa beauté très typée, méditerranéenne, mais elle est spectaculaire, a une vraie personnalité et cette nouvelle génération qui prend d'assaut la mode a bien l'intention d'en bouleverser les diktats. Elle est en même temps physionomiste aux Bains Douches, l'autre night-club exclusif de la capitale, où elle rencontre pour la première fois le directeur artistique et photographe Jean-Paul Goude. En 1982, elle devient sa muse et sa compagne, succédant dans ces deux rôles à Grace Jones, mannequin jamaïcain devenu ensuite chanteuse, jusqu'en 1990.
A l'inverse de sa soeur Djemilah, Farida ne se risque pas dans la musique mais dans le cinéma. En 1985, on la voit dans La Nuit porte-jarretelles de Virginie Thévenet, avec tous (ou presque) les membres de cette "génération Palace" : Caroline Loeb, Eva Ionesco, Arielle Dombasle, François-Marie Bannier, Marie Beltrami, Paquita Paquin, François Baudot, Vincent Darré, Christian Louboutin, etc. On la revoit dans Jeux d'Artifices (1987), de la même réalisatrice, avec à peu près la même bande de jeunes gens modernes, augmentée d'Etienne Daho et Marco Prince. Elle a ensuite un rôle dans Les Keufs (1987) de Josiane Balasko, puis de plus petits emplois dans Pacific Palisades (1990) avec Sophie Marceau, et dans Les Mille et une nuits (1990) de Philippe de Broca, avec Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot et Catherine Zeta-Jones.
Elle délaisse ensuite le cinéma et fait son dernier défilé en 1993 pour Alaïa, mais elle reste dans le monde de la mode, en travaillant avec le même couturier, puis pour Gaultier jusqu'en 2004. On la reverra au cinéma en 2006 dans Gradiva d'Alain Robbe-Grillet, avec Arielle Dombasle, puis dans son propre rôle dans Le Scaphandre et le papillon (2007) de Julian Schnabel. Elle rejoint la distribution pléthorique de Paris (2008) de Cédric Klapisch , avec Juliette Binoche et Romain Duris, puis joue la mère d'Hafsia Herzi dans Française (2008) de Souad El-Bouathi. On la voit également dans Barbe bleue (2009) de Catherine Breillat, puis elle est interviewée avec quantité de stars dans La Traversée du désir (2009), un documentaire d'Arielle Dombasle. Dans un tout autre genre, la comédie populaire, elle joue également la mère du héros dans Neuilly sa mère ! (2009), qui fait plus de 2,5 millions d'entrées, et sa suite, Neuilly sa mère, sa mère ! (2018). On l'a vue entre-temps dans Opium (2013) d'Arielle Dombasle et à la télévision dans la mini-série Aïcha de Yamina Benguigui (entre 2009 et 2012), et dans une paire de téléfilms.
Passer derrière la caméra est un désir qui se réalise en 2010 à travers un premier documentaire, qu'elle signe sur Jean-Paul Gaultier, Jean-Paul Gaultier ou les codes renversés, diffusé sur France 5. Elle en réalise un autre, en 2012, sur Christian Louboutin, pour Arte, ainsi que le documentaire Une Jeunesse tunisienne pour France O. Son documentaire Une Campagne intime, diffusé sur D8 en 2013, est très remarqué : elle y suit Nicolas Sarkozy dans l'intimité, profitant de ses liens d'amitié avec Carla Sarkozy, dont elle était le témoin de mariage lors de son union avec le président de la République en 2008. Jamais loin de la mode, elle est choisie en 2012 comme égérie de la maison de couture Schiaparelli.
En septembre 2012, Farida Khelfa a épousé son compagnon de longue date, l'homme d'affaires Henri Seydoux, PDG de Parrot (une marque d'électronique), fils de Jérôme Seydoux, président de Pathé, et père, d'un premier mariage, de la comédienne Léa Seydoux, dont Farida devient donc la belle-mère. Il est lui aussi un ancien de la "bande du Palace" et ex-journaliste à Actuel. Le mariage réunit des invités prestigieux : le designer star Philippe Starck et le chausseur Christian Louboutin sont les témoins du marié, Carla Bruni-Sarkozy celui de Farida Khelfa, et l'assemblée compte aussi Mick Jagger, Arielle Dombasle et BHL, Bernadette Chirac, Nicolas Sarkozy et nombre de personnalités autour du buffet. Sans oublier, bien sûr, les deux fils du couple, Ismael et Omer Seydoux.