Avoir confiance en soi n'est pas simple. Surtout quand tout au long de son enfance, on a été la cible de moqueries de la part de ses camarades de classe. Clara Luciani est bien placée pour le savoir, elle qui a souffert de harcèlement quand elle était au collège. En cause ? Un grand complexe que les autres ont fini par découvrir : "J'ai toujours été une petite fille un peu encombrée par sa taille, je ne savais pas trop quoi faire de mon corps". Ce malaise avec le physique que Dame Nature lui avait donné s'est accentué au fil de sa scolarité.
Dans les pages du Parisien Week-End, la jeune femme de 30 ans s'est souvenue de ses lourdes années au cours desquelles elle a fait office de souffre-douleur pour les élèves de sa classe : "Ça a commencé à l'âge de 6 ans. Les autres enfants se moquaient de ma taille. J'étais déjà très grande. On le voit sur ma photo de classe de CP, je fais la même taille que la prof. À 11 ans, je mesurais 1,76m. Et puis j'étais la première de la classe, et une fille un peu bizarre qui aimait se réfugier dans les livres. Et, quand on a des différences, ça ne loupe pas, malheureusement. J'ai été raillée : 'La grande asperge', 'Quel temps il fait là-haut', 't'es moche...'"
Les choses sont même allées plus loin : "Des petits malins s'amusaient à mettre des punaises ou des cartouches d'encre ouvertes sur ma chaise. Ça a pris de telles proportions que j'allais à l'école la boule au ventre avec l'envie de disparaître. J'étais très seule. Je me sentais rejetée, nulle, moche, et incapable de rentrer dans le moule. Ça a duré le temps du collège". Heureusement, Clara Luciani a pu compter sur le soutien d'une professeure qui lui a permis de gagner confiance en elle.
Je reste très sensible aux commentaires
Dans son malheur, Clara Luciani estime qu'elle a eu de la chance puisqu'à son époque, les réseaux sociaux n'étaient pas aussi développés : "Quand je refermais la porte de ma maison, j'étais tranquille, entourée de gens aimants et à l'écoute." Tous les élèves n'ont pas cette chance aujourd'hui : "C'est terrible d'imaginer que les enfants peuvent être persécutés à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Je suis sidérée par la facilité avec laquelle certaines personnes se montrent méchantes et agressives sur les réseaux sociaux, en toute impunité".
Difficile pour la compagne d'Alex Kapranos d'imaginer des jeunes essayer de se reconstruire dans tout ce chaos : "Quand je vois qu'à 30 ans, bien que je sois une femme construite et épanouie, je reste très sensible aux commentaires, je me mets à la place d'un enfant de 13 ans qui se trouve nul. Et je repense à moi au même âge. Je pourrais lui conseiller d'écrire ou de dessiner. La thérapie de l'art est merveilleuse. L'écriture a sauvé mon adolescence. [...] Il reste mon remède à tout". À l'image de sa fameuse prof, Clara Luciani sera peut-être celle qui, grâce à ses paroles, donnera du courage aux jeunes qui, comme elle, sont persécutés à l'école.