C'est le scénario catastrophe que toute la France du rugby redoutait et il a failli se produire. Avant le début de la Coupe du monde, le sélectionneur Fabien Galthié pouvait compter sur la meilleure charnière de la planète avec Romain Ntamack et Antoine Dupont. Signe du destin, le demi d'ouverture s'est fait une déchirure du ligament croisé juste avant la compétition, laissant son compère du Stade toulousain orphelin. Lors d'un match déséquilibré face à la Namibie, le capitaine des Bleus a été victime d'un terrible plaquage au visage. Résultat, double fracture maxillo-zygomatique et un énorme coup au moral pour tous les supporters du XV de France.
Heureusement, Antoine Dupont est tombé sur un chirurgien hors pair en la personne du professeur Frédéric Lauwers. Ce dernier l'a opéré le lendemain de sa blessure et quelques semaines après, il a dévoilé les dessous complètement dingues de cette opération pas comme les autres. Un pari qui a tenu la France en haleine avant un retour impressionnant du demi de mêlée de 26 ans en quart de finale, même s'il n'a pas pu empêcher la défaite des siens. Pour le Midi Olympique, le chirurgien a bien voulu revenir sur cette intervention qui restera certainement longtemps dans sa mémoire. "Tout le monde voulait savoir ce qu'était réellement cette fracture. Ça a amené tous les délires possibles et imaginables", raconte celui qui est tenu au secret professionnel.
La théorie du complot a surgi de nulle part, au milieu d'une conversation
Entre la blessure et le retour d'Antoine Dupont, tout le monde a donné son avis sur cette opération et ce pari risqué des Bleus. En centre de l'attention, le professeur Frédéric Lauwers a vécu une période assez particulière. "La théorie du complot a surgi de nulle part, au milieu d'une conversation sur les saucissons ou les fromages, je ne sais plus", se rappelle celui qui se trouvait dans un avion effectuant le trajet entre Toulouse et Paris pour assister au quart de finale face à l'Afrique du Sud lorsqu'il a entendu une conversation entre des supporters tricolores. "Un de mes voisins disait : 'C'est un scandale ! On va le tuer !' L'autre lui répondait : 'Mais t'en sais rien ! Je suis sûr qu'il n'a même pas été opéré et qu'il n'a rien ! C'est du bluff !' Sur mon siège, je me faisais tout petit", raconte le chirurgien, qui a vécu des situations assez rocambolesques au cours des dernières semaines.