Ce vendredi 13 octobre, au matin, un professeur du lycée Gambetta à Arras (Hauts-de-France), prénommé Dominique Bernard, a été tué au couteau par Mohammed Mogouchkov, un individu fiché S et ancien élève de l'établissement (l'homme a été interpellé juste après l'attaque, ndlr). Nos confrères de Libération viennent de réaliser un portrait de cet enseignant de 57 ans, afin de savoir et de comprendre qui il était, et comment il était perçu par les personnes qui le côtoyaient.
Ce père de trois enfants et agrégé de lettres modernes "n'avait jamais eu de passif, un quelconque différent avec cet élève. Pourquoi lui ? Il était au mauvais endroit, au mauvais moment", s'est désolée Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa. Elsa, élève en BTS à Gambetta-Carnot, l'a eu comme prof. Elle se souvient de sa dégaine, toujours avec ses lunettes, ses chemises à carreaux et son petit sac en bandoulière. "Ça me fait mal au coeur, c'est un très bon prof, très gentil, toujours le sourire, accueillant, on passait des récrés avec lui à blaguer", a-t-elle regretté. Avant de se souvenir de tous ces moments de franche rigolade qu'elle a pu vivre avec l'enseignant. Elle a également lu beaucoup de livres qu'il leur avait conseillés.
Quant à Grégoire, 16 ans et élève du lycée, il le voyait comme quelqu'un de "très sympa et très joyeux", qui "vivait sa vie tranquillement". Il ne l'a "jamais eu en cours" mais l'a souvent "croisé dans les couloirs" de l'établissement. Toujours selon Libération, mais qui cite cette fois-ci Le Point, Dominique Bernard était marié à une professeure d'anglais, et avait étudié à Lille avant d'enseigner plusieurs années en classe prépa. Il était revenu à Arras il y a plus de quinze ans.
Rappelons que Mohammed Mogouchkov est entré dans l'enceinte de ce collège-lycée en criant "Allah Akbar". Il a blessé à l'arme blanche un agent technique du lycée, atteint de plusieurs coups de couteau et en "urgence absolue", ainsi qu'un professeur d'EPS en "urgence relative". Aucun lycéen n'a été blessé. Le parquet national antiterroriste a annoncé avoir ouvert une enquête pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste", "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes".
Outre l'assaillant, sept personnes sont actuellement en garde à vue dans le cadre de cette enquête, viennent de rapporter nos confrères de BFMTV. Enfin, précisons que la famille de Samuel Paty, ce professeur d'histoire-géographie qui a été décapité le 16 octobre 2020 près de son collège à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines), a tenu à réagir suite à cette attaque, se disant alors "anéantie" par ce drame.