"Des séquelles à vie" : Un bébé secoué de 9 semaines aurait subi d'autres violences...
Publié le 5 juillet 2022 à 09:20
Par Samya Yakoubaly | Rédactrice
Cinéphile, elle adore regarder des bande-annonces et des moments historiques à la télévision. Le prochain James Bond ou le discours d’investiture de Barack Obama lui donnent les mêmes frissons.
Le tribunal de Compiègne a condamné le compagnon d'une mère, accusé d'avoir secoué son bébé en son absence. L'enfant, âgée de 9 semaines au moment des faits, présente des séquelles irréversibles.
Campagne de sensibilisation du gouvernement sur le syndrome du bébé secoué © Youtube
Photo d'ilustration d'un nouveau-né
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Ce lundi 4 juillet 2022, un homme âgé de 26 ans a entendu sa condamnation par le tribunal de Compiègne : dix-huit mois de prison ferme. Il était accusé d'avoir violenté le bébé de sa compagne de 24 ans, une fillette née au mois de février 2022. Les faits se sont produits en avril dernier à Bussy dans le Noyonnais et ont provoqué des séquelles neurologiques irréversibles. L'enfant a été placée chez ses grands-parents et doit faire d'autres examens. Le Parisien-Aujourd'hui en France est revenu sur ce terrible drame qui met une nouvelle fois en lumière le fléau du "bébé secoué".

L'avocate qui défend les intérêts de l'enfant, maître Murielle Bellier, a ainsi déclaré : "J'ai un sentiment amer. Je ne sais pas tout ce qui est arrivé à cette petite fille. Certaines ecchymoses sont plus anciennes." Ses paroles sont glaçantes : "Son cerveau a tapé sur la boîte crânienne, martèle Me Murielle Bellier. Elle aura des séquelles à vie. Elle a un oeil qui part dans tous les sens, a encore une hémorragie rétinienne, sa tête ne tient pas au tronc et a une jambe qui trésaille. Elle sursaute au moindre bruit, ce qui me fait penser qu'elle a subi d'autres violences..."

Le 15 avril 2022, Emma (le prénom a été changée) doit être hospitalisée car elle ne respire plus. Gardée quelques instants par le compagnon de sa mère, elle s'est retrouvée avec "un hématome sous durale, témoin d'un traumatisme au cerveau, des bleus sur les joues, elle est livide, en hypothermie, a vomi, elle est hypotonique : son corps et mou", soit tous les symptômes du bébé secoué.

En garde à vue, l'accusé a avoué ce qu'il avait caché dans un premier temps : "Je l'ai secouée pour qu'elle arrête de pleurer. Elle est devenue blanche, elle avait les yeux vides, elle était toute molle. J'ai cru qu'elle ne respirait plus, alors j'ai mis un doigt dans sa bouche pour l'ouvrir." Sa compagne avait déjà douté de son implication, mais elle n'avait rien dit, protégeant celui avec qui elle vit et qui a déjà eu des problèmes avec la justice.

A la barre, Sophie a été relaxée les faits de non-dénonciation de mauvais traitement qu'on lui reprochait. Son avocate, maître Chloé Tourre, a précisé le contexte : "Ma cliente a déjà perdu un enfant. Elle avait 4 mois et est morte chez sa nounou. Elle est encore traumatisée et a manqué de discernement. Il lui a fait croire qu'il n'avait rien fait. Elle était sous emprise." Son compagnon, lui, s'est dit "dépassé" par la situation par la voie de son avocate maître Charlotte Deboislaville : "Il l'a secouée sans intention de lui faire du mal, juste pour qu'elle se taise." Des paroles qui sont d'autant plus difficiles à entendre si les violences n'étaient pas isolées à cette terrible soirée d'avril. Entre 200 et 400 nourrissons sont victimes du syndrome du bébé secoué chaque année en France. Un sur dix décède.

Plus d'informations sur le syndrome du bébé secoué sur le site du ministère de la Santé.

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