Dans une interview accordée au Parisien, Amir se livre sur les épreuves marquantes de sa vie qui ont façonné son nouvel album : C Amir. Ce quatrième opus est le plus personnel de sa carrière, marqué par le deuil de sa mère et le traumatisme des attentats du 7 octobre en Israël.
Après une période de silence artistique, Amir revient avec des chansons intimes qui reflètent ses douleurs et ses espoirs, notamment avec le morceau Au Matin Du Monde qui évoque la perte de sa mère. Cet événement a été vécu comme "un séisme" pour le chanteur : "Elle est avec moi du matin au soir dans mes pensées. Je m'accroche à elle autant que je peux et je la fais exister dans des chansons. J'essaie d'imaginer tout au travers de son regard et de la rendre fière, mon réflexe depuis l'enfance", confie-t-il. Le chanteur explique que c'est d'ailleurs sa mère qui a inspiré le nom de l'album C Amir, un anagramme de son propre nom. "Elle n'aurait jamais accepté que j'arrête la musique" dit-il en revenant sur les moments où sa mère l'encourageait à poursuivre sa carrière malgré la maladie qui l'affectait. Ce deuil a donné une nouvelle dimension à sa musique, plus profonde et plus vulnérable.
Une période douloureuse dont Amir parle avec émotion au Parisien : "Deux ans de combat contre une maladie. Avec mes frères, on a retourné chaque caillou sur terre pour trouver un remède. Il y a eu des moments d'espoir et de désespoir que j'évoque frontalement dans la chanson Mal Agir."
Mais ce n'est pas tout, le choc des attentats du 7 octobre 2023 en Israël a également laissé une marque indélébile sur l'artiste. L'attaque l'a remué au point de repousser la création de l'album : "j'ai tout annulé le 9 après les attentats du 7 octobre. Il n'y avait aucune chance de faire un album. Je n'avais aucune créativité." Pour Amir, ce n'était plus seulement une question de faire de la musique, mais de trouver un moyen d'exprimer la douleur et la révolte qui l'habitaient. "Ce qu'il s'est passé touche un peuple entier, une large famille qui doit lutter contre la barbarie. C'est une guerre", a-t-il déclaré. En tant que Franco-israélien, Amir compare ces événements aux attentats du Bataclan, tout en soulignant une différence fondamentale : "Le choc est comparable, sauf que la suite ne l'est pas. Tu te sens moins soutenu après, moins entouré en tant que Français qui vit en France."
Cette période de crise a réveillé en lui un besoin de dénoncer à travers sa musique. "C'est une véritable thérapie", confie-t-il, en parlant des chansons qui sont nées de cette période sombre.
Dans le morceau "Supernova", Amir évoque le festival de musique attaqué le 7 octobre 2023, un lieu de fête et de liberté soudainement transformé en scène de terreur. "Je peux décrire l'attaque terroriste d'un festival de musique où des gens ont passé la nuit à s'aimer, à danser, à boire, à tomber amoureux, et se retrouvent au lever de soleil avec la musique qui s'arrête soudain." Pour Amir, s'attaquer à ces lieux de joie est un véritable "crime contre l'humanité".
À travers ses douze nouveaux titres, l'artiste de 40 ans partage ses émotions brutes et son chemin vers une paix intérieure. "C'est un pas vers une paix intérieure pour moi et un pas vers le public. Je viens de fêter mes 10 ans de carrière. Je commence à écrire l'histoire des dix prochaines, j'espère. Je ne raconte pas plus que le nécessaire. À l'image de la pochette qui est un portrait serré de mon visage. C'est un album court où je ne voulais rien de trop. Juste moi", conclut-il. Pour ses fans, cet album est une invitation à découvrir l'homme derrière l'artiste, plus vulnérable et sincère que jamais.