Il a concrétisé son rêve. Au début du mois de février, Patrick Bruel est parti à la redécouverte de ses origines. Il s'est envolé, avec sa maman Augusta, en direction de l'Algérie qu'il avait quittée très jeune, à l'âge de 3 ans. Sa famille avait fui la guerre et s'était installée à Argenteuil... mais voilà que le chanteur a pu fouler, à nouveau, les terres de son enfance pendant cinq jours. Malheureusement, le passé laisse des traces et l'artiste conserve un certain traumatisme qui refait surface dès qu'il tente de plier bagages.
Je deviens fou !
C'est ce qu'il a expliqué de passage sur les ondes de France Inter. "Aujourd'hui encore, j'ai du mal à faire une valise, a révélé Patrick Bruel. J'ai une peur panique à l'idée de me mettre devant une valise, de savoir ce que je vais prendre... je fais des listes... je deviens fou ! Ca fait rire tout le monde, mes enfants [Oscar et Léon, nés en 2003 et 2005, NDLR], ma compagne." Ce choix cornélien, il est tout de même parvenu à le faire pour avoir la chance et l'opportunité de visiter Tlemcen, Oran puis Alger. Il s'est également rendu, en fin de séjour, au cimetière juif de Bologhine pour se recueillir sur la tombe de Roger Hanin. "Il a été le lien entre les rapatriés et les Algériens, et puis c'était mon premier papa de cinéma", rappelle-t-il.
Ce voyage servait aussi à réparer
Cette envie de se rendre en Algérie, Patrick Bruel l'avait mise en musique dans son dernier album, dans le titre Je reviens. Coup dur sort, il avait été contacté par les autorités algériennes alors qu'il écrivait ces paroles, apprenant qu'il était invité avec sa maman à retourner au pays. Un signe, un coup du sort qu'il n'a pas pu s'empêcher de suivre, 60 ans après avoir été déraciné. "Ce voyage servait aussi à réparer, ajoute le chanteur. Il y a des choses à réparer. C'est en se rencontrant, en se parlant, et en se regardant surtout. Il y a eu des très jolis silences pendant ce voyage." Aujourd'hui, Patrick Bruel espère pouvoir refaire le déplacement pour donner un concert en Algérie, pour peur qu'il parvienne à boucler sa valise. Nul doute qu'il y ferait salle comble...