Si certains influenceurs semblent n'avoir rien à se reprocher à première vue, il semblerait que la vérité soit tout autre. Elle concernerait d'ailleurs Dylan Thiry. L'influenceur de 28 ans, découvert pour la première fois avec des mocassins de luxe en débarquant dans l'aventure Koh-Lanta, serait au coeur d'un scandale d'escroquerie et d'abus de confiance selon les informations relayées par Libération. Plusieurs personnes ont porté plainte contre l'ex-star de téléréalité. Selon elles, il se serait servi de prétextes humanitaires dans des pays d'Afrique, qu'il prône et vend sur son compte Instagram, pour récolter des fonds par le biais de cagnottes sur Internet. Des sommes représentant plusieurs milliers d'euros dont ils n'ont aucune nouvelle.
"Ce n'est pas pour me cultiver une image, seulement pour donner le bon exemple" a expliqué Dylan Thiry, contacté par Libération. Construction de bâtiments, puits, financements des frais de scolarité de jeunes enfants et distribution de denrées alimentaires dans les pays pauvres, l'ex-compagnon de Fidji Ruiz expose à tout-va ses missions sur les réseaux sociaux, souvent réalisées sous la houlette d'une association baptisée Pour nos enfants dont il se dit président.
Câlin avec des enfants, sourires complices, activités, réunions et moments de partage, tout est mis en oeuvre pour encourager les internautes à donner leur argent pour venir en aide à tous ces jeunes enfants que Dylan Thiry croise au gré de ses voyages humanitaires. Si sa communauté, touchée par ses actions et sa générosité, sort la carte bleue, elle n'aurait malheureusement aucune nouvelle de ce que devient son argent par la suite. L'une de ses supposées victimes a porté plainte : "Quand j'ai découvert son compte, je le voyais là-bas, en train de donner à manger à des enfants ou plein de terre à creuser, évidemment ça m'a touchée. Je l'ai trouvé très sincère et je n'ai eu aucune hésitation. [...] Au bout d'un moment, je me suis quand même dit qu'on avait peu d'informations sur l'argent dépensé."
Cagnottes supprimées, missions avortées ou remplacées, le manque de transparence concernant la suite des événements a mis la puce à l'oreille de nombreux donateurs, dont cinq ont porté plainte pour abus de confiance. Des soupçons confirmés par des professionnels du domaine, indiquant qu'engager des actions humanitaires nécessitait des démarches profondes et très longues pour obtenir toutes les autorisations nécessaires afin d'encadrer les projets : "Il y a un vrai danger à oeuvrer en amateur sur des terrains si compliqués. Prenons simplement les puits : on ne peut pas pomper dans la nappe phréatique au hasard, il faut une autorisation des autorités, des contrats avec des entreprises de forage et surtout une construction dans les normes de sécurité" informe Aurélie Ferial, directrice régionale des opérations du pôle Afrique de l'Ouest et australe d'Action contre la faim.
S'il n'est pas la seule star des réseaux sociaux à être pointée du doigt, Dylan Thiry se défend : "J'aurais sûrement dû supprimer la cagnotte plus tôt. Je n'ai pas réalisé le problème car à la fin l'argent n'est pas pour moi mais pour les enfants donc c'est de la forme, dans le fond cela revient au même : moi je sauve des vies, pas eux." Pas sûr que ces explications suffisent pour lui éviter les 7 ans de prison et 750 000 euros d'amende qu'il encourt...