Les fans de Christophe Willem peuvent exploser de joie. Le nouvel album du chanteur sort ce vendredi 16 septembre. Un opus intitulé Panorama, "clin d'oeil à la rue du Panorama, près d'où j'ai grandi et à côté d'où je vis aujourd'hui", où il se réfugiait quand il était harcelé à l'école. Ces agressions à répétition au cours de sa scolarité ont brisé la confiance que Christophe Willem aurait pu avoir en lui : "On me collait une étiquette sur une sexualité que je n'avais pas. Je ne comprenais pas pourquoi j'étais rejeté", confie-t-il dans Le Parisien.
Pour beaucoup à l'époque, Christophe Willem aime les garçons. Un fait que le principal intéressé n'a jamais confirmé, au contraire : "Pour moi, la sexualité, l'amour, est une question de personne. Je l'ai toujours expliqué, mais les gens voulaient absolument que je tranche. À une époque, c'était la grande mode des coming out gay. J'ai toujours soutenu ces combats, mais je ne pouvais pas être porte-parole à 100 % de quelque chose qui ne me définit pas totalement. Beaucoup de gens comme moi ont souffert de cette définition très binaire, dictatoriale. Heureusement, la nouvelle génération est beaucoup plus open."
Autre difficulté : la dépression qu'il a traversée après l'échec d'un de ses disques. En 2017, Christophe Willem sort l'album Rio mais l'oeuvre ne récolte malheureusement pas le succès qu'il espérait. Il entame alors un épisode dépressif au cours duquel il remet tout en question : "J'ai vécu cet échec comme un rejet de ce que j'étais. Je me suis senti comme le vilain petit canard qui a vendu trois disques. Je me suis retrouvé dans ma cour de collège, stigmatisé, montré du doigt. Et je me suis demandé si cela valait le coup de faire un énième album."
Le chanteur a même pensé que sa carrière était terminée : "Avec l'échec de Rio, j'ai eu l'impression qu'on m'enlevait tout ce qu'on m'avait donné. J'ai même envisagé de ne pas revenir aux Enfoirés. Je les aime mais j'avais peur qu'on me montre du doigt : 'Regarde, c'est le gros naze qui a vendu trois disques, sa carrière est finie.' Je vivais avec la honte d'être un artiste fini." Christophe Willem a finalement pris sur lui et a foulé la scène du spectacle des Enfoirés, un rendez-vous salvateur.
Christophe Willem a croisé la route de Slimane, l'un des artistes qu'il a inspiré et qui lui a donné envie de se battre : "Je lui ai parlé de changer de métier, pourquoi pas devenir architecte... Il m'a dit que je lui avais donné envie de devenir chanteur, il a trouvé très violent qu'on ait encore un problème de confiance après autant d'années." Ainsi est né Panorama, son "ode à la résilience." Un album thérapeutique pour lui qu'il espère "utile à d'autres."