L'Affaire Grégory, du nom du petit Grégory Villemin, retrouvé mort, pieds et poings liés dans la Vologne en 1984, à l'âge de 4 ans, a marqué la France au fer rouge. Une histoire mystérieuse sur fond de guerre familiale, décortiquée notamment dans le documentaire Netflix, Grégory. Les années ont beau avoir passé, l'enquête pour connaître le meurtrier du petit garçon suit toujours son cours. Une sombre histoire qui a marqué le couple Christine et Jean-Marie Villemin, parents du petit Grégory, qui ont aussi dû faire face à la perte d'un autre enfant.
Ce mercredi 11 octobre, une information détonante vient d'être rapportée par Le Parisien, dans cette triste affaire. L'un des corbeaux, trahi par son ADN, a été identifié par la justice. Ce sont les mots qu'il a écrits sur une page blanche, dans une enveloppe envoyée le 24 juillet 1985, qui ont fini par le dévoiler. "Je vous ferez (sic) à nouveau votre peau à la famille Villemain (...) Prochaine victime, Monique", avait-il écrit à l'époque, sous couvert d'anonymat, à l'attention de Monique et Albert Villemin, grands-parents du petit Grégory. Selon l'hebdomadaire Marianne, son auteur est désormais connu par la justice.
C'est dès le lendemain de la découverte du corps de l'enfant de 4 ans, qui a été enlevé alors qu'il jouait devant la maison de ses parents, que la famille reçoit une lettre anonyme revendiquant le crime. Mais jusqu'alors, le ou les auteurs de cette lettre n'avaient jamais été identifiés. Et alors qu'un arrêt avait innocenté complètement Christine Villemin, maman du petit Grégory, la cour d'appel de Dijon estimait en 1993 que la fameuse lettre avait été "rédigée en caractères typographiques apparemment semblables à ceux de 1983". Cette lettre de 1983 était un courrier dans lequel le corbeau s'adressait au papa, Jean-Marie Villemin en ces termes : "Je vous ferez (sic) votre peau à la famille Villemain."
C'était il y a trente-neuf ans et l'Affaire Grégory demeure toujours un mystère. Mais si tout le monde près de ce clan semble se murer dans le silence, les parents de l'enfant avait demandé il y a deux ans de nouvelles expertises génétiques et notamment des recherches en "ADN de parentèle", font savoir nos confrères. Cette méthode permet de relier une empreinte génétique avec d'autres, issues de la même parenté, afin de la comparer avec celles présentes dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). Neuf ADN différents, d'autres mélanges d'ADN, non identifiés, figurent au dossier Grégory. Tous présents sur des courriers anonymes. Mais sur celle de la lettre de 1985, c'est un nom celui d'une Guadeloupéenne, basée à Paris au moment de l'envoi, au début des années 80, et déjà condamnée pour escroquerie. Elle a reconnu en audition en être l'auteure, elle qui n'a rien à voir avec l'affaire. Une lettre qui témoigne de la passion morbide qu'a généré cette affaire chez certains.