Près de quarante ans après, personne n'a oublié le village de Lépanges-sur-Vologne. Le 16 octobre 1984, le petit Grégory était jeté "dans les eaux froides de la Vologne" les pieds et les mains liés, comme l'écrivait un journal local au lendemain de l'assassinat du garçonnet de 4 ans par l'un ou plusieurs membres de sa famille. Un meurtre toujours irrésolu à ce jour, qui fait l'objet de nombreux documentaires - dont l'excellent Grégory (Netflix) de Patricia Tourancheau - et d'une série, Une affaire de famille (TF1).
Même si l'affaire reste aujourd'hui au point mort, elle continue de fasciner les foules. Ainsi, on découvre encore certaines révélations faites par la presse. Paris Match - parfois sensationnaliste - aidés à l'époque par l'enquête folle de Jean Ker, a remis les pieds dans ce village des Vosges où le temps semble s'être arrêté.
Dans l'édition du jeudi 19 août 2021, on y apprend que Jean-Marie Villemin a décidé de récupérer les restes de son fils "avant de procéder à une crémation". Ainsi, la tombe de son fils Grégory Villemin, 4 ans au moment du décès, reste vide depuis 2004. Compte-tenu de la notoriété de l'affaire, de nombreux badauds s'arrêtaient à Lépanges-sur-Vologne afin de prendre des photos de la tombe. Un voyeurisme insupportable pour les Villemin, qui ont depuis déménagé en région parisienne, où ils mènent enfin une vie paisible.
"Le monument, sans aucune indication, trône comme le cénotaphe oublié d'une époque révolue", mentionne l'envoyé spécial de Paris Match dans son reportage. Si Christine et Jean-Marie Villemin ont essayé de tourner la page, le meurtre de leur petit garçon de 4 ans reste un cold case dans lequel les témoins et protagonistes principaux se font vieillissants, emmurés dans le silence. Aux dernières nouvelles, les époux Jacob restent soupçonnés d'avoir contribué, d'une manière ou d'une autre, à l'assassinat de Grégory Villemin, tout comme Bernard Laroche, lui-même tué par Jean-Marie Villemin.