"Le Petit Prince" : Le bras de fer entre héritiers se durcit !
Publié le 19 octobre 2010 à 23:59
Par Guillaume J.
Image de l'adaptation télévisée du Petit Prince pour France 3. Le héros de Saint-Exupéry est au coeur d'une âpre bataille entre héritiers... Image de l'adaptation télévisée du Petit Prince pour France 3. Le héros de Saint-Exupéry est au coeur d'une âpre bataille entre héritiers...
Image de l'adaptation télévisée du Petit Prince pour France 3. Le héros de Saint-Exupéry est au coeur d'une âpre bataille entre héritiers...
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On peut prédire qu'arbitrer la bataille des héritiers du Petit Prince ne sera pas tâche aisée pour la justice : autour d'un véritable empire de droits d'auteur s'affrontent les petits-neveux d'Antoine de Saint-Exupéry, menés par Olivier de Giraud d'Agay, et l'ancien secrétaire particulier du romancier, José Martinez-Fructuoso, désigné légataire par Consuelo de Saint-Exupéry (épouse, décédée en 1979, de l'écrivain, et la "Rose" de son conte poétique et initiatique) dans son testament.

Disparu en Méditerranée en 1944 (disparition toujours pas complètement élucidée, malgré les débris de son P-38 Lightning retrouvés en 2004 au large de Marseille et exposés au Musée de l'air du Bourget), le héros de l'aviation et de la patrie, postier volant et grand reporter, ne laissait aucun testament ni aucune descendance. Conséquence : les droits patrimoniaux échurent à parts égales (50-50), en vertu d'un accord passé en 1947, à sa veuve, Consuelo, et à sa fratrie - un frère et trois soeurs. Consuelo transmis intégralement ses droits à celui qu'elle considérait comme son "fils spirituel", José Martinez-Fructuoso ; du côté des héritiers de sang, c'est Olivier de Giraud d'Agay, petit-fils de Gabrielle - soeur cadette de Saint-Ex', dont elle n'acceptait pas l'union avec Consuelo, artiste roturière originaire du Salvador - qui défend le patrimoine.

Après plusieurs tentatives préalables, l'Espagnol José Martinez-Fructuoso a saisi la justice le 12 juillet dernier, excédé d'avoir été tenu à l'écart, des décennies durant, de toutes les décisions et royalties liées à la gestion de l'empire du Petit Prince (un best-seller mondial décliné en 220 langues et dialectes) et de ses nombreux dérivés. C'est d'ailleurs en découvrant par hasard la figure juvénile du conte de Saint-Exupéry que le secrétaire particulier a pleinement pris conscience de la situation dans les années 1980 et décidé de faire valoir ses droits. Il entend aussi honorer et défendre la mémoire de Consuelo de Saint-Exupéry, à laquelle sa propre épouse, Martine, a consacré une biographie, d'autant que la fameuse Rose du Petit Prince lui a légué, outre 50% des droits patrimoniaux, une foule de documents inédits qu'il est impossible de livrer au public en raison de l'autre succession. En l'occurrence les Giraud d'Agay, "de vrais aristocrates avec château et belles manières" qui appellent Martinez "pépé", "l'ancien chauffeur de tante Consuelo" ou encore "le jardinier de la Rose".

Alors que le tribunal de grande instance de Paris, saisi par Me Bretonnière pour José Martinez-Fructuoso, s'est donné plusieurs mois pour étudier l'affaire, le plaignant s'exprime une nouvelle fois, dans l'édition du 18 octobre du Parisien. Réitérant sa colère, accusant les Giraud d'Agay, qui ont déposé des centaines de marques depuis les années 1980, de "l'avoir enfumé sur toute la ligne", il s'indigne de ce que leur business se poursuive à son insu. Il déclare en effet n'avoir pas été au courant du projet de série télévisée, désormais finalisé : "Ces derniers jours, c'est par la presse que j'ai appris l'existence d'une série télévisée diffusée prochainement. A aucun moment ils ne m'ont demandé mon accord pour quoi que ce soit. J'avais déjà assigné les Giraud d'Agay en 1992. Un accord avait été conclu en 1994 pour répartir comme il se doit le produit des droits dérivés. Mais il n'a jamais été respecté." En l'occurrence, la fameuse série télévisée (images ci-dessus) est loin d'être un épiphénomène : la production de cette adaptation en 52 épisodes de 26 minutes pour France 3, qui en assurera la diffusion lors des fêtes de fin d'année, a coûté la bagatelle de 18,6 millions d'euros et la série a été vendue à pas moins de 120 pays !

Dans ce bras de fer, José Martinez-Fructuoso s'insurge notamment à deux titres, comme il le signale au Parisien. D'une part, à cause du mépris ostentatoire des Giraud d'Agay : "Depuis le début, l'existence et le mariage de Consuelo avec Antoine de Saint-Exupéry dérange les Giraud d'Agay. De savoir qu'une roturière puisse intégrer une famille de nobles, cela les horrifie. Patiemment, ils effacent donc une à une les traces de Consuelo. Ils prétendent que les lettres d'amour d'Antoine à son égard sont des faux. Moi, le légataire de Consuelo, ils m'ont tantôt considéré comme le jardinier ou le chauffeur. C'est du pur et simple mépris."

D'autre part, à cause de l'utilisation éhontée du Petit Prince : "Croyez-vous qu'à 74 ans, cela [l'argent] m'importe ? D'ailleurs, je ne suis pas contre la fabrication de produits dérivés à l'image du Petit Prince. Mais il y a des limites. Récemment, une aire de repos consacrée au Petit Prince a été inaugurée au Japon [où le musée du Petit Prince accueille 400 000 visiteurs par mois, NDLR] par Olivier de Giraud d'Agay. C'est une honte. Je crois qu'Antoine de Saint-Exupéry n'aurait jamais voulu ça, ni qu'on défigure son oeuvre, ni qu'on vienne à effacer la mémoire de Consuelo. Je rappelle que dans l'oeuvre du Petit Prince, c'est elle qui incarne la Rose."

Les Giraud d'Agay, eux, sont aussi muets que l'Espagnol est loquace : "Monsieur Martinez peut raconter ce qu'il veut, cela ne nous intéresse pas !", élude Olivier de Giraud d'Agay. Laconique, à l'image du secret qui entoure le business familial : Le Parisien signale l'existence de cinq société gérant les droits dérivés du Petit Prince, dont quatre "dirigées par Olivier de Giraud d'Agay". José Marinez-Fructuoso, lui, assure n'en connaître que deux.

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