Il y a quelques mois, Netflix dévoilait L'Affaire Bettencourt : Scandale chez la femme la plus riche du monde (2023). Un documentaire passionnant, qui revenait plus particulièrement sur le rapport entre Liliane Bettencourt et François-Marie Banier. L'occasion bien sûr d'en apprendre plus sur la femme la plus riche du monde, décédée le 21 septembre 2017. Mais surtout sur le fonctionnement en coulisses de l'empire. On apprend ainsi que dans la maison de Neuilly de Liliane Bettencourt, il s'agit d'un fonctionnement "presque féodal", comparé même à la série Downtown Abbey. "Il y a plein de gens qui sont très bien payés, parce qu'il y a beaucoup d'argent", raconte ainsi Edwy Plenel, journaliste et fondateur de Mediapart. Mais alors ça rapportait combien d'être employé de maison de la femme la plus riche du monde ?
"Être employé chez les Bettencourt, c'est une place en or, qu'on ne veut à tout prix pas quitter". La fille d'Eugène Schueller, à qui l'on doit bien sûr l'empire cosmétique L'Oréal, a toujours été bien entourée. Les personnes travaillant pour elle entretenaient un profond respect et n'étaient clairement pas à plaindre financièrement parlant. Dans le documentaire, est évoqué une "circulation de l'argent dans cette maison assez incroyable". Et c'est cette circulation ainsi que les montants payés à chacune des personnes employées par Liliane Bettencourt qui va être balancé par la comptable Claire Thibout dans l'émission Complément d'enquête, en 2010. "On paye le coiffeur en liquide, on paye le kiné, l'osthéopathe, le réparateur de la piscine qui vient, on paye en cash. Une circulation d'argent liquide complètement dingue."
À Capital, sous couvert d'anonymat, les anciens employés évoquaient alors avec nostalgie leur qualité de vie perdue. "C'est vrai qu'on était surpayés", avait fait savoir la comptable, Claire Thibout, dans l'émission Complément d'enquête. "10 000 euros pour le cuisinier ; 8 000 pour le maître d'hôtel ; 3 500 pour le jardinier", apprenait-on. Et à cela s'ajoutait des enveloppes d'argent en liquide, des compléments pouvant aller jusqu'à trois mois de salaire, versés début septembre, au moment des impôts, mais aussi au mois de décembre et juste avant Noël. "On parlait tout le temps d'argent entre nous. On jouait des coudes pour accompagner Madame en vacances, parce que les quinze jours aux Seychelles étaient 'dédommagés' jusqu'à 3 000 euros en espèces", confiait sous anonymat, un des chanceux.