Le talent musical d'Yves Duteil est bien connu et ses cinquante années de carrière sont célébrées avec un coffret. Celui à qui l'on doit la poétique chanson Prendre un enfant par la main a également mené en parallèle une carrière politique : il a été maire de son village de Précy-sur-Marne en Seine-et-Marne. Pour Le Figaro, l'artiste de 74 ans se remémore de nombreux moments de sa riche vie, livrant des anecdotes très surprenantes !
En 1989, Yves Duteil devient édile, une façon pour lui de mener jusqu'au bout ses combats pour améliorer son village : "C'était complètement inattendu, mais en même temps, ça a été une période passionnante pour moi et mon épouse [Noëlle Léonore Mallard, mère de sa fille Martine, ndlr.], qui était mon adjointe. Ça a été une belle aventure humaine qui m'a aidé à m'ouvrir."
Durant 25 ans, le chanteur, connu pour être chiraquien, était donc maire, menant de nombreux combats en rêvant d'être utile pour ses concitoyens. Jacques Chirac lui avait d'ailleurs conseillé de se présenter pour pouvoir accomplir ce qu'il souhaitait. Parmi ses administrés se trouvait un grand nom. Celui de l'iconique Barbara qu'il a bien connue : "Ça s'est toujours très bien passé avec elle. Elle invitait toujours les personnes âgées du village à ses concerts. Pour sa série de concerts au Châtelet en 1993, elle avait distribué des préservatifs à la volée. À la fin de cette tournée, il lui en restait beaucoup, dont elle a fait cadeau à la mairie. On s'est retrouvé avec un mètre cube de préservatifs à distribuer aux jeunes du village et des communes voisines."
Aujourd'hui, Yves Duteil a tourné la page de sa fonction de maire pour se concentrer sur son travail artistique. Il garde un souvenir intense de son travail mais porte un regard désabusé sur la politique : "Je pense que le monde n'est pas régi par des masses, mais par des individus. Les grandes choses qui se sont faites dans le monde, c'est Simone Veil, Einstein, Martin Luther King. On rêverait d'une assemblée de sages sur le modèle du Giec, qui porteraient sur le monde un regard bien plus large que le "partisanisme" auquel on est confronté aujourd'hui."