Depuis quelques heures, Yassine Belattar est au coeur d'une vive polémique. De nombreux ténors de la classe politique se sont insurgés de sa présence au sein de la délégation qui accompagne Emmanuel Macron au Maroc pour trois jours.
Celui qui a été vu à de nombreuses reprises sur les plateaux de Cyril Hanouna a été invité à répondre à la polémique dans Tout le monde veut savoir le mardi 29 octobre 2024 sur BFMTV. "Vous êtes humoriste, certains disent controversé, mettant notamment en avant votre participation à une manifestation avec le CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France, ndlr) en 2019. Vous avez aussi animé un dîner de gala en 2015 de cette association islamiste aujourd'hui dissoute. Certains mettent aussi en avant votre condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort", a lancé d'emblée Benjamin Duhamel à son invité.
Yassine Bellatar a reproché à son interlocuteur de prendre ce qui l'arrange dans la controverse. "Vous êtes venu me voir en tant qu'humoriste, et non pas en tant qu'imam ou islamiste", a-t-il lâché avant que le fils de Nathalie Saint-Cricq et Patrice Duhamel : "C'est à dire ? Je suis venu vous voir en tant qu'humoriste ?". Ce à quoi l'invité polémique d'Emmanuel Macron au Maroc a surenchéri : "Vous êtes venu voir mon spectacle".
"Alors vous faites référence au fait qu'il y a un an, je vous ai invité sur ce plateau, à l'occasion d'une autre polémique qui avait attrait au fait que vous aviez rencontré des conseillers du président de la République et que certains y avaient vu en quelque sorte le signe avant-coureur du refus d'Emmanuel Macron de participer à la marche contre l'antisémitisme. Je vous avais invité sur ce même plateau un dimanche soir et vous aviez fixé comme condition que je vienne vous voir et j'étais effectivement venu voir votre spectacle", lui a rétorqué Benjamin Duhamel. Il a ensuite recentré sur les débats. "La question que je pose, c'est sur le sentiment qu'on a que l'Elysée n'assume pas le fait que vous faisiez partie de cette délégation", a-t-il lancé à Yassine Belattar.
"Ce n'est pas le problème ! C'est vous qui n'assumez pas l'idée de voir des gens qui s'appellent Yassine Belattar ou tout autre nom à consonance être autre chose que des cibles et être éliminé du débat public", a répliqué l'humoriste. L'animateur de BFMTV n'a pas caché son agacement et a tenu à fixer des règles. "Il n'y a aucune volonté de ma part de cibler qui que ce soit. J'ajoute que dans cette délégation, il y a Jamel Debbouze et Tahar Ben Jelloun. Tous deux sont franco-marocains et il n'y a pas ce type de controverse", a-t-il déclaré avant de réitérer à son invité : "Comment expliquez-vous le fait que l'Elysée semble mal à l'aise avec le fait de communiquer sur votre présence dans cette visite d'Etat ?".
"Profitez parce que vous avez changé de patron ! (BFMTV a été récemment rachetée par Rodolphe Saadé, patron de l'armateur CMA-CGM, ndlr) Profitez de devenir un journaliste à part entière et quand vous avez une source, vous l'identifiez !", a répliqué Yassine Belattar. "Qu'est-ce que vous sous-entendez ?", s'est interloqué Benjamin Duhamel. Ce à quoi l'humoriste a répondu : "Quand vous citez des sources, quelqu'un qui dit : 'Nous n'adhérons pas à ses idées'. Je vous demande de me donner une idée que j'ai publique où je pourrais être affilié d'une manière ou d'une autre à un islam radical !".
L'animateur de BFMTV s'est empressé de souligner qu'il n'a pas employé "les termes d'islamiste radical" pour parler de son invité. "J'ai fait le lien entre le CCIF, une manifestation à laquelle vous aviez participé...", a-t-il lancé avant que Yassine Belattar ne l'interrompe, énervé : "Mais je ne fais pas partie du CCIF !". Celui-ci a ensuite argué être un artiste franco-marocain. "Ça fait 20 ans que je fais ce métier. Votre petit monde d'éditorialistes, d'animateurs ou de quasi-journalistes n'a jamais accepté l'idée que des gens comme moi s'émancipent de venir vous voir sur un plateau télé pour raconter des blagounettes. Nous avons d'autres ambitions et une reconnaissance dans ce pays pour nos activités", a-t-il reproché à son interlocuteur.
Il n'a ensuite pas supporté que sa proximité avec le CCIF soit de nouveau évoquée. "Arrêtez de me parler du CCIF ! Oui, j'ai organisé une manifestation contre l'islamophobie en France. Ça vous dérange, je sais que vous ne faites pas d'audience sans l'islam....", a-t-il asséné à Benjamin Duhamel qui s'est sérieusement agacé de son attitude. "On arrête les attaques ad hominem pour essayer d'avoir un échange !", a-t-il lancé à son invité qui lui a répondu : "Vous devez être un type formidable en dehors, par contre il ne faut pas me prendre pour un idiot...".