Son histoire est aussi impressionnante qu'elle force le respect. Amputé des quatre membres en 2012, Frédéric Sausset s'est lancé dans une aventure incroyable en participant aux 24 heures du Mans qui ont débuté avec le coup d'envoi de Brad Pitt ce 18 juin et ce, dans les mêmes conditions que les pilotes valides. Un parcours du combattant l'a mené jusqu'ici, montrant que face à l'injustice du destin, il y a toujours la possibilité de réaliser ses rêves. Le Journal du Dimanche et Le Figaro font le portrait de cet homme passionnant.
Il y a quatre ans, Frédéric Sausset se blesse la main en déchargeant sa voiture. L'écorchure se transforme en streptocoque qui provoque une nécrose au développement fulgurant. Un mois de coma et de soins intensifs plus tard, il se réveille amputé de ses jambes et de ses bras. Ce chef d'entreprise décide pour surmonter cette terrible épreuve d'en affronter une autre, les 24 Heures du Mans. Passionné d'automobile, cela lui permet de réaliser un rêve et de se surpasser, se préparant durant trois ans. Il roule ainsi à bord d'un prototype LMP2 dans les mêmes conditions que les autres pilotes.
Dans le JDD, il explique sa démarche : "Lorsque vous passez si près de la mort et que votre vie est radicamement bouleversée par ce très lourd handicap, vous avez envie de prouver à vous-même ainsi qu'à ceux qui vous sont chers que vous êtes encore 'utile'. Et que vous pouvez encore réaliser des choses extraordinaires. (...) A l'hôpital, j'ai dû lutter pour survivre, puis pour accepter ma nouvelle condition physique. Il a fallu ensuite apprendre à vivre avec cette injustice qui nous touchait brutalement, ma famille et moi. Retrouver de l'autonomie et de la dignité fut une bataille de chaque instant." Pour réussir à en arriver là, Frédéric Sausset a pu compter sur son entourage pour l'aider : "Ce combat ne se gagne pas seul. Mon épouse et mes filles jouent le premier rôle dans ma vie. Je dois aussi beaucoup à tous mes proches."
Physiquement, le défi est lourd, et dans Le Figaro, il revient aussi sur cet aspect de son aventure : "Démarcher des partenaires a été épuisant, mais le plus grand défi est physique. Tout repose sur mon bras droit qui souffre d'une tendinite chronique. Je me fatigue très vite." Il a également une angoisse : "Etre à l'origine d'un accrochage avec une LMP1 (la catégorie reine) même si les pilotes des écuries de pointe m'assurent avoir roulé avec des mecs bien plus dangereux que moi !"
Une magnifique de leçon de courage et de détermination !