L'affaire Quatennens a pris une nouvelle ampleur ce week-end, avec les déclarations du député du Nord. Adrien Quatennens, figure de La France insoumise et fidèle lieutenant de Jean-Luc Mélenchon, avait décidé de se retirer de ses fonctions de coordinateur du mouvement après la divulgation le 14 septembre 2022 de la main courante pour violences déposée par son épouse Céline. Désormais, le parquet de Lille a confirmé ce 19 septembre à l'AFP avoir ouvert une enquête, dans le cadre de sa "politique pénale volontariste pour le traitement des violences conjugales".
"Une enquête a été ouverte dès que le parquet a été informé du contenu de la main courante", a-t-il indiqué. Cette démarche s'inscrit dans le cadre d'"une politique pénale volontariste pour le traitement des violences conjugale" mise en place "depuis de nombreuses années".
Dans un communiqué, après révélation de l'existence de cette main courante par Le Canard Enchaîné, Céline et Adrien Quatennens avaient dit avoir appris "par voie d'avocats" que le parquet s'était saisi des faits. Mais ce dernier s'était alors refusé à tout commentaire.
Adrien Quatennens a ensuite annoncé dimanche s'être mis en retrait de ses fonctions chez LFI, reconnaissant des violences envers son épouse dans un communiqué publié sur Twitter. Evoquant "des disputes" depuis l'annonce par sa femme de sa volonté de divorcer, il a précisé notamment lui avoir "saisi le poignet" au cours de l'une d'elles. Il a aussi admis lui avoir "donné une gifle", il y a "un an", "dans un contexte d'extrême tension et d'agressivité mutuelle". "J'ai profondément regretté ce geste" qui "ne s'est jamais reproduit", a-t-il souligné.
Le parquet de Lille a expliqué lundi que sa politique en matière de violences conjugales prévoyait qu'"en cas de dépôt d'une main courante et lorsque les faits lui paraissent le mériter", les services de police devaient le contacter "pour obtenir des instructions". "Le parquet décide régulièrement de diligenter une enquête nonobstant l'absence d'audition initiale de la victime lorsque les faits paraissent graves ou de nature à se reproduire", a-t-il précisé.
Cette politique prévoit également qu'"une association d'aide aux victimes" soit "immédiatement mandatée pour prendre attache" avec la victime et "l'inciter à prendre part à la procédure judiciaire". "Aucune procédure en la matière n'est classée sans suite par opportunité", insiste le parquet, qui souligne que pour son "bon déroulement", l'enquête dans cette affaire devait se tenir "à l'écart de la scène médiatique."
La France insoumise, qui fait de la défense des droits des femmes et la lutte contre les violences conjugales une priorité avec la NUPES, est dans l'embarras depuis l'éclatement de ce scandale, qui succède notamment à celui de Taha Bouhafs. Le patron du mouvement de gauche a fait part de son soutien à son "poulain" de 32 ans, souvent considéré comme son potentiel successeur. Dans un premier temps, il a pointé "la malveillance policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux" et a souligné le fait que son ami Adrien prenne tout sur lui. Il a alors été vivement critiqué pour minimiser les faits et tout réduire à sa relation avec le politique, sans avoir une pensée pour la victime.
Peu après et certainement conscient du tollé provoqué par ses propos, l'ancien candidat à la présidentielle a précisé ses propos en expliquant ne pas avoir mentionné Céline Quatennens car elle ne souhaitait pas être citée. Il a terminé en dénonçant toute violence et en approuvant que son collègue assume ses actes.
Pour l'heure, Andrien Quatennens n'a pas mis en pause ses activités en tant que député de la première circonscription du Nord.