Après une offensive médiatique spectaculaire et controversée, Nafissatou Diallo et ses avocats portent plainte contre Dominique Strauss-Kahn au civil. Une plainte qui permettrait à la femme de chambre guinéenne de 32 ans de demander, au cours d'un procès, des dommages et intérêts qui restent à déterminer, mais forcément substantiels !
L'AFP s'est procuré le document long de 17 pages, signé des avocats de Diallo, dans lequel est décrite en détail "l'agression violente et sadique" qu'elle aurait subie le 14 mai dans la chambre 2806 du Sofitel, alors qu'elle s'apprêtait à "faire son travail de femme de chambre". Dominique Strauss-Kahn y est accusé d'avoir "infligé volontairement une détresse émotionnelle à Mme Diallo", une agression "intentionnelle, brutale et violente, ce qui a conduit à humilier, rabaisser et violer [la] dignité [de Mme Diallo] en tant que femme".
Comme elle l'avait fait , dont l'enquête est diligentée par le procureur Cyrus Vance. Le 1er juillet, après l'apparition de failles dans le discours de la victime présumée, le procureur relâchait DSK sur parole et rendait à Anne Sinclair sa caution de 6 millions de dollars. Nafissatou Diallo s'est depuis expliquée, huit heures, devant le procureur, le 27 juillet, à propos d'une conversation téléphonique en langue peul enregistrée le 15 mai avec un détenu à qui elle aurait déclaré "Ne t'inquiète pas. Ce type a beaucoup d'argent, je sais ce que je fais". Diallo et son avocat assurent qu'il y a eu malentendu de traduction.
La prochaine audience - dejà repoussée précédemment au 1er août - doit se tenir maintenant le 23 août. Le camp de l'ancien patron du FMI attend que le procureur laisse tomber les poursuites... ce qui ne troublerait en rien la procédure engagée au civil. C'est donc une double menace qui pèse sur Dominique Strauss-Kahn, sans compter le volet français de l'affaire avec la poursuite de l'enquête préliminaire sur les accusations portées à son encontre par Tristane Banon.