Plus que jamais, les chances de percer un jour le mystère autour de la mort du petit Grégory s'amenuisent. L'un des personnages clefs de cette affaire judiciaire qui remonte aux années 1980 vient ainsi de rendre l'âme, emportant ses secrets dans la tombe : Monique Villemin, la grand-mère du garçonnet, est morte.
C'est le journal local L'Est républicain qui annonce la mort de Monique Villemin - née Monique Jacob -, survenue dimanche 19 avril 2020. Elle résidait dans une maison de retraite de Baccarat, en Meurthe-et-Moselle. Victime, comme désormais presque 20 000 Français, du coronavirus, elle était âgée de 88 ans.
Monique Villemin, épouse d'Albert Villemin, est morte sans livrer tout ce qu'elle savait vraiment sur la mort de son petit-fils, enlevé et tué en 1984 à Lépanges-sur-Vologne et dont le corps sans vie avait été retrouvé dans dans la Vologne, une rivière des Vosges. Elle avait été entendue par les enquêteurs à plusieurs reprises, notamment en juin 2017 au côté de son mari, alors que l'enquête avait été relancée.
Dans cette affaire médiatique qui implique de multiples personnages et à propos de laquelle un documentaire a été porté à l'écran par la plateforme de streaming Netflix, elle avait tour à tour été victime d'un corbeau qui rédigeait des lettres menaçantes et passait des appels malveillants - jusqu'à 800 selon le journaliste et auteur d'un livre sur le sujet, Thibaut Solano. Elle avait par la suite été accusée d'être elle-même un corbeau ! On l'a ainsi soupçonnée d'avoir envoyé une lettre anonyme au juge Lambert en 1985 dans laquelle elle aurait accusé Bernard Laroche, l'oncle de Grégory, d'être derrière ce crime atroce. "On a, du coup, du mal à comprendre quels auraient été les objectifs de Monique Villemin. On sait que cette dernière a aussi écrit des menaces au juge Simon qui, à la fin des années 1980, recentrait les mailles du filet judiciaire sur Bernard Laroche. On ne comprend plus vraiment...", clamait le journaliste à Ouest-France en 2018. On ne saura jamais...