Finies les soirées qui tournent mal et la fumette : à 26 ans, Alain-Fabien Delon se consacre pleinement à sa carrière d'acteur en laissant, tant bien que mal, le passé et le poids de son patronyme de côté. Après s'être illustré sur TF1 dans la série Grand hôtel, puis au cinéma dans le film Un monde ailleurs, le fils d'Alain Delon et Rosalie Van Breemen prépare le rôle principal d'un nouveau long-métrage, Jours sauvages, réalisé par David Lanzmann. Un nouveau départ que le jeune comédien a évoqué auprès du magazine Paris Match, sorti le 25 février 2021.
S'appeler Delon est loin d'être un atout pour la carrière d'acteur d'Alain-Fabien, qui a longtemps souffert de ce statut de "fils de". Le jeune homme a mis du temps à se défaire, non seulement de l'ombre de ce père si célèbre, mais aussi de ses déboires de jeunesse. A peine sorti de l'adolescence, en 2013, il avait été condamné à cinq mois de prison avec sursis après qu'un coup de feu a grièvement blessé une jeune fille, lors d'une soirée organisée dans l'appartement de son père à Genève... "J'ai été jeune et con. J'ai fait des bêtises (...). C'était un accident, j'ai été jugé, j'ai payé."
A son retour à Paris à 18 ans, alors en conflit avec ses parents, Alain-Fabien Delon n'a pu compter que sur quelques amis pour ne pas finir à la rue : "Je comprends, j'étais insupportable, a-t-il confié à Paris Match. J'ai partagé le clic-clac de mon meilleur ami, Harold, qui vivait alors dans un 9 mètres carrés. Au départ de notre relation, il ne savait même pas qui j'étais. J'avais menti sur mon nom." Avant de décrocher ses premiers rôles, c'est en tant que mannequin qu'Alain-Fabien a attiré l'attention, notamment en posant pour la maison Dior. "J'ai commencé à travailler dans la mode à l'étranger parce que personne ne voulait de moi ici. A force de boulot, à force de montrer que j'étais pro et clean, on m'a moins comparé à mon père. Je dois poursuivre ce chemin."
C'est énorme, pour moi, d'être indépendant
Aujourd'hui, le jeune homme est fier d'avoir acquis une indépendance, certes encore fragile, mais qu'il ne doit qu'à lui, et non à sa famille : "J'ai des fins de mois difficiles mais j'ai réussi à faire mes heures en tant qu'intermittent et je me débrouille seul. C'est énorme, pour moi, d'être indépendant." Un nouvel élan non seulement professionnel, mais également personnel, surtout depuis son pneumothorax, survenu en septembre dernier : "J'ai failli perdre le poumon droit, j'ai eu la peur de ma vie. Je ne fume plus du tout (...), j'avais déjà arrêté les pétards et je me sens beaucoup mieux."
Maintenant qu'il a fait la paix avec ses deux parents, Alain-Fabien Delon souhaite partager le plus possible son début de carrière avec son père. Même s'il ne peut pas passer autant de temps qu'il le souhaiterait avec le Samouraï, qui vit dans sa propriété de Douchy, dans le Loiret, et limite les visites depuis le début de la pandémie, le jeune comédien le tient au courant de ses nouveaux projets à distance. "J'ai un scénario à lui faire lire, sur lequel on pourrait travailler ensemble. Je voudrais partager ça avec lui. Il peut tellement m'apprendre sur ce métier... Il est un exemple pour moi", le petit frère d'Anthony et Anouchka Delon a-t-il affirmé. "Un jour, j'espère, j'aurai accompli autant de choses que lui. Je mets tout en oeuvre pour, rien n'est impossible."