La zizanie, c'est fini chez les Uderzo. Au coeur d'une bataille judiciaire qui a duré des années, le dessinateur d'Astérix et sa fille Sylvie se sont enfin réconciliés, comme ils viennent de l'annoncer par un communiqué commun. "Les époux Uderzo et leur fille sont à nouveau réunis et résolus à faire table rase réciproquement des griefs soulevés de part et d'autre. Ils souhaitent désormais profiter pleinement de leur bonheur retrouvé", peut-on lire.
Les poursuites abandonnées
Et qui dit réconciliation dit annulation de toutes les procédures en cours. Les époux Uderzo et leur fille Sylvie se désistent ainsi "de toute plainte, instance ou action en cours relatives aux contentieux qui les opposaient", précise le communiqué. Cet épilogue dans le feuilleton intervient alors que la cour d'appel de Versailles a estimé vendredi que le dessinateur de 87 ans n'était pas victime d'abus de faiblesse comme sa fille essayait de le prouver depuis 2011. Une décision qui confirme le non-lieu rendu fin 2013 selon lequel le père du personnage de BD était "lucide" et tout à fait en mesure de prendre des décisions.
C'est en 2007 que la guerre avait débuté. Sylvie et son époux Bernard de Choisy, qui s'occupait de la communication, avaient été licenciés pour "faute grave" par les éditions Albert René, en charge des albums d'Astérix conçus après le décès de René Goscinny en 1977 et rachetées par Hachette Livre. Opposée à la transaction, ne comprenant pas que son père autorise l'éditeur du groupe Lagardère à poursuivre les aventures du Gaulois après sa mort, elle porte plainte en 2011 pour "abus de faiblesse" au préjudice de ses parents après avoir vendu ses parts à Hachette pour 13 millions d'euros et gagné un premier procès aux prud'hommes contre l'éditeur.
Quand Uderzo se disait "brisé" par sa fille
C'est en 2013 qu'un non-lieu est prononcé, Sylvie fait appel. Son père porte alors plainte pour "violences psychologiques" contre elle et son mari pour un procès attendu en 2015. "C'est une sorte de harcèlement. C'est douloureux. (...) J'étais loin en tout cas de m'attendre à une chose pareille", avait expliqué le dessinateur qui ne parlait plus avec sa fille que par avocats interposés. Il lui avait reproché de lancer des "procédures judiciaires qui ne repos[ai]ent sur aucun fondement" et s'était dit "brisé" avec sa femme Ada.
Rappelons également que ce conflit reposait aussi sur les intérêts financiers autour d'Astérix, BD française la plus vendue (plus de 352 millions d'albums) et la plus traduite (111 langues et dialectes) au monde. Mais heureusement pour les Uderzo, tout est désormais rentré dans l'ordre...