Réactualisation : Alexandre Benalla et son épouse, placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur deux contrats passés avec deux oligarques russes, ont été libérés dans la soirée du mercredi 15 décembre, sans poursuites à ce stade, a-t-on appris jeudi de sources proche du dossier et judiciaire. "Les investigations se poursuivent", a précisé à l'AFP une source judiciaire.
L'ancien conseiller d'Emmanuel Macron et sa compagne étaient entendus depuis mardi matin dans les locaux parisiens de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) pour des "suspicions de blanchiment de fraude fiscale aggravée, de faux et usage de faux, d'abus de biens sociaux, de trafic d'influence et de corruption", selon cette source. Leur garde à vue avait été prolongée mercredi.
Contactée, l'avocate d'Alexandre Benalla n'avait pu être jointe jeudi matin.
Le 14 décembre 2021 : Dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de "corruption", autour d'un contrat de sécurité signé entre l'oligarque russe Iskander Makhmudov et son ancien acolyte Vincent Crase, Alexandre Benalla et son épouse Myriam ont été placés en garde à vue mardi 14 décembre 2021. Comme l'a rapporté l'AFP, l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron, condamné en novembre pour des violences commises lors de la manifestation du 1er mai 2018, est interrogé par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), ont ajouté plusieurs sources, confirmant ainsi des informations du Point et de TF1.
L'ancien gendarme Vincent Crase, également condamné pour les violences du 1er-Mai, avait été brièvement placé en garde à vue dans ce dossier en décembre 2019. L'enquête du Parquet national financier (PNF) porte notamment sur un contrat de sécurité passé entre la société Mars de Vincent Crase et M. Makhmudov. Iskander Makhmudov, milliardaire à la tête d'un empire industriel en Russie et par ailleurs détenteur de plusieurs propriétés en France, a fait l'objet d'une enquête en Espagne sur des soupçons d'appartenance à une puissante organisation criminelle. Mais le dossier a été envoyé en Russie en 2011 et a fait l'objet d'un classement sans suite, selon le parquet de Madrid.
Lors d'un entretien à Paris Normandie en avril 2019, Vincent Crase, ancien officier réserviste de la gendarmerie, avait écarté toute irrégularité dans ce contrat. C'était "un contrat tout à fait clair, signé par avocats, et non un faux contrat comme j'ai pu le lire parfois", avait raconté l'ex-employé de LREM, assurant n'avoir "jamais rencontré" l'oligarque russe. Le contrat "prévoyait d'assurer la sécurité et l'accompagnement des enfants de ce monsieur, scolarisés à Monaco, ainsi que la sécurité et l'accompagnement de M. Makhmudov lorsqu'il viendrait en France. Chose qu'il n'a jamais faite durant les trois mois de ce contrat", avait-il ajouté.
Mediapart avait révélé en décembre 2018 l'existence de ce contrat, sous-traité à une autre entreprise de sécurité, la société Velours, pour laquelle Alexandre Benalla a travaillé entre octobre 2014 et novembre 2015. Selon le site, M. Makhmudov aurait payé 294.000 euros pour ce contrat, dont un peu plus de la moitié - 172.200 euros - a été reversé sur des comptes de Velours. Devant la commission d'enquête sénatoriale sur les violences commises le 1er mai 2018, Alexandre Benalla avait assuré n'avoir pas pris part à la négociation de ce contrat.