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Purepeople : Que peux-tu nous dire sur ta collaboration avec 17h10 ?
Alice Detollenaere : 17h10 a créé un tailleur autour d'Octobre Rose. Les bénéfices de ce tailleur, vendu en octobre et novembre, seront reversés à la ligue contre le cancer, pour la recherche du cancer du sein. 17h10, c'est une marque de tailleurs pour femmes, qui revendique des valeurs fortes, féminines, de sororité. C'est important que les marques fassent quelque chose pour Octobre Rose, surtout des marques comme ça. Et c'est important de montrer l'exemple. Ça, plus ça, plus ça... au final ça fait des millions, et ce sont ces millions qui font avancer la recherche.
Est-ce que ce tailleur, c'est une façon de retrouver sa féminité pendant ou après le combat ?
Le message que je délivre souvent aux femmes, c'est de dire que l'esthétique n'est pas grave. Il faut que ça reste secondaire. C'est essentiel, bien sûr, notre apparence est importante mais la confiance en soit elle est dans la tête. Avec un tailleur, on se sent puissante, ça revendique énormément de choses. C'est un habit masculin qu'on a féminisé. C'est hyper important de se sentir bien dans ses vêtements.
Tu as eu peur, à l'époque, de ce que ton compagnon Camille Lacourt allait penser de la mastectomie.
J'avais peur de perdre ma féminité, et j'avais peur que mon conjoint ne m'aime plus. Ça ne faisait qu'un an qu'on était ensemble. C'était assez peu, on n'avait pas encore connu de grosses épreuves. Avec le temps je me suis rendue compte qu'on avait toutes la même peur. C'est normal et humain. On me disait : "Tu sais, il te trouvera encore plus belle après tes opérations, parce que ça représentera ta force". Moi ça m'agaçait, je trouvais ça hyper bateau... mais c'est vrai. Je n'étais juste pas prête à l'entendre, ni à l'appliquer.
Comment t'a-t'il soutenue ?
Au-delà de soutenir sa femme, avec tout l'amour qu'il me porte, il a mis à disposition sa notoriété pour que moi je puisse parler. Le cancer on l'a dépassé, même si les opérations développent toujours des douleurs chroniques et qu'il m'aide à ce niveau-là. Mais il n'y a pas une journée qui passe sans qu'il fasse une interview pour moi, sans que je lui dise "Est-ce que tu peux parler de ça s'il-te plaît ?". Le pauvre, il en a pris pour perpette avec ça !
Propos recueillis par Yohann Turi. Toute reproduction interdite sans la mention de Purepeople.com