Le passé sombre de sa famille, la planète entière le connait. Maurizio Gucci a été tué par quatre balles le 24 mars 1995 à Porta Venezia à l'âge de 47 ans. C'est Patricia Reggiani, son ancienne épouse, qui avait commandité son meurtre. Cette histoire était si folle qu'elle a inspiré de nombreuses oeuvres, dont récemment le film House of Gucci de Ridley Scott. Sauf que la "version caricaturale" du cinéaste n'a pas du tout plu à Allegra, la fille de Patricia et Maurizio, tant et si bien qu'elle a décidé de révéler sa vérité dans un livre intitulé Fine dei Giochi, paru aux éditions Piemme. Pour rétablir les choses et pour ses deux enfants ; l'autrice fait don de ses droits d'auteur à la Fondation Francesca Rava
Après 27 ans de silence, Allegra Gucci donne sa version des faits. Si elle confirme que Patricia Reggiani n'a pas ordonné la mort de Maurizio Gucci à cause de sa relation récente avec Paola Franchi, elle décrit cette dernière comme une personne aux troubles intentions. "Mon père habitait dans un appartement de 1000 mètres carrés, raconte-t-elle à Madame Figaro. Paola vivait chez lui depuis 4 mois au moment du drame. Six heures ne s'étaient pas encore écoulées que Madame Franchi l'avait fait entièrement vider : meubles, tableaux, objets de déco, vases antiques de Chine, vêtements, montres, sacs, livres... Un pillage. Il ne restait plus rien hormis un pull blanc posé sur une chaise. C'est ma soeur, Alessandra, dont je suis très proche qui l'a gardé."
Elle était à côté de mon père le jour de sa mort
Le lendemain de la mort de Maurizio Gucci, Paola Franchi aurait fait répéter la même opération dans la maison de famille située à Saint-Moritz. Elle aurait ensuite demandé à être la tutrice d'Allegra pour pouvoir gérer son héritage... en vain. Il restait donc bien peu de choses, en terme d'effets personnels, à Allegra Gucci, qui a dû attendre des années avant que l'avocat de Maurizio ne lui confie un trésor. "Cette mallette était à côté de mon père le jour de sa mort, se souvient-elle. Elle était d'une facture impeccable. A l'intérieur : un bloc-note en cuir où il écrivait ses pensées, ses stylos, un enregistreur... Si j'y reviens dans le livre, comme sur d'autres objets griffés Gucci, ce n'est pas parce que j'ai un compte à régler avec l'entreprise qui porte mon nom. Nos chemins se sont séparés il y a longtemps, définitivement, et l'effet que l'exposition médiatique de la marque a sur nous ne fait qu'attiser les fantasmes les plus morbides..."
Retrouvez l'interview intégrale d'Allegra Gucci dans le magazine Madame Figaro du 24 juin 2022.