A quelques jours de sa présentation au Festival du film indépendant de Sundance, le biopic Lovelace fait grincer des dents alors que son premier extrait a été dévoilé sur la toile. Amanda Seyfried y campe la fameuse actrice pornographique qui débuta sa carrière par l'un des films les plus polémiques de l'Histoire du cinéma, Gorge Profonde. Quarante ans après sa sortie, la polémique continue au travers de ce biopic décrié.
Amanda Seyfried, touchante Lovelace
Orpheline amoureuse dans Les Misérables, Amanda Seyfried est très attendue pour le rôle de Linda Lovelace, actrice pornographique des années 1970, dans le biopic Lovelace de Rob Epstein et Jeffrey Friedman (Howl). Un premier rôle important au point d'être un véritable virage dans la carrière de l'actrice américaine âgée de 27 ans, dont les films (Cher John, Mamma Mia, Time Out) n'ont jusqu'ici pas fait l'unanimité.
Dans ce premier extrait dévoilé sur Internet, la jeune actrice passe un shooting photo, où pour s'enlever la gêne des objectifs, elle raconte sous les flashs ses traits de personnalité. En découvrant les clichés, elle s'émeut et découvre sa véritable beauté. Une première esquisse touchante du portrait de celle qui deviendra une icône du cinéma X avant de se retourner contre cette même industrie qui l'a enfanté et n'a cessé d'abuser d'elle alors qu'elle était aux mains de son mari, Chuck Traynor (que joue Peter Sarsgaard). James Franco, Juno Temple, Sharon Stone ou encore Hank Azaria font partie d'une distribution fort alléchante.
Sarah Jessica Parker coupée au montage
La star de Sex and the City s'était fait un plaisir de remplacer au pied levé Demi Moore au casting de Lovelace. Sauf que l'actrice a appris dans les colonnes d'Entertainment Weekly qu'elle ne figurerait pas au générique, ont confirmé les deux réalisateurs. Sarah Jessica Parker avait été débauchée afin d'interpréter la féministe Gloria Steinem, un rôle qui n'avait rien de mineur lorsque l'on regarde de plus près la biographie de Linda Lovelace.
L'explication est donc à chercher ailleurs. Pour Entertainment Weekly, les deux réalisateurs expliquent avoir finalement réduit le film à la décennie des années 1970, faisant terminer le film en 1980. Or, la rencontre entre la star du porno et la féministe activiste n'aura lieu qu'en 1984. Un choix scénaristique qui empêchera donc la belle blonde de 47 ans de figurer au générique final.
Polémique en vue
Projeté en avant-première mondiale à Sundance, l'antre du cinéma indépendant où chaque année sont présentés les pépites de demain (Take Shelter, Les Bêtes du Sud sauvage pour les plus récents), Lovelace a déjà fait grincer des dents.
Taclant la programmation "obscène" du festival (Two Mothers, d'Anne Fontaine, avec Naomi Watts et Robin Wright est également visé), des politiciens conservateurs ont épinglé Lovelace au travers d'une tribune dans un think tank conservateur, Sutherland Institute. Dans ces lignes, on peut y lire la colère des conservateurs quant au reflet de la programmation sur les valeurs prônées par ces derniers. Ainsi, ils ne comprennent pas "qu'on demande aux citoyens de payer avec leurs impôts des subventions pour ce genre de spectacle" qui "ne reflète pas les valeurs de l'Utah". Ces représentants ont donc demandé à Gary Herbert, le gouverneur de l'Utah de retirer l'aide de 300 000 dollars allouée au festival.
Du côté du gouverneur, le son de cloche est bien différent. "Sundance a un impact majeur sur l'économie et l'image de l'État", rapporte Le Huffington Post, Sundance rapporte près de 80 millions de dollars. L'édition 2013 a débuté le 17 janvier et se terminera 10 jours plus tard, le 27.